La semaine économique et financière vue par Philippe Crevel
Le Coin des Epargnants
La semaine a été marquée par l’annonce officielle de la création de deux nouveaux contrats d’assurance-vie, l’euro-croissance et le contrat « succession ». Le premier est destiné à orienter l’épargne vers les entreprises, le second à favoriser le financement du logement, de l’économie sociale et solidaire, les PME ou les entreprises de taille intermédiaire.
L’euro-croissance est un contrat multisupports avec un fonds euros dont la garantie en capital s’exprimera à terme permettant une allocation plus dynamique et devant fournir un rendement supérieur.
Pour inciter les épargnants à transférer l’épargne de leurs anciens contrats sur les nouveaux contrats euro-croissance, le Gouvernement octroie l’antériorité fiscale ; les nouveaux contrats bénéficieront de l’ancienneté des contrats classiques ouverts précédemment. Ainsi, un épargnant qui a ouvert son contrat il y a quatre ans et qui décide de le transférer sur un nouveau contrat euro-croissance, n’aura à attendre que quatre ans pour obtenir le meilleur régime fiscal en matière de prélèvement libératoire au titre de l’impôt sur le revenu et non huit.
Le contrat « succession » est un contrat en unités de compte sans garantie en capital. Pour favoriser son développement, le Gouvernement propose un abattement de 20 % sur les droits de succession, abattement qui sera imputé avant celui de 152 500 euros.
Malheureusement, le Gouvernement a décidé de relever le taux d’imposition de 25 à 31, 5 % des droits de succession pour la fraction de la part taxable de chaque bénéficiaire excédant 902 838 euros.
Le CAC 40 a gagné sur la semaine 0,75 %, porté par les propos de la future responsable de la Fed, Janet Yellen. Devant le Sénat, elle a indiqué que la politique des injections de liquidité, même si elle n’était pas éternelle, devrait se poursuivre tant que le chômage restait à un haut niveau.
Le CAC 40 a terminé la semaine à 4 292 points. Le CAC a augmenté de 17,66 % depuis le début de l’année.
Les autres grandes places mondiales ont également enregistré de très bons résultats. Francfort a atteint un nouveau record à 9.168,69. Il en est de même avec Wall Street. Le Dow Jones s’élève à plus de 15900 points et le Nasdaq est proche des 4000 points.
France, toujours au cœur du typhon
La croissance française a été aux abonnées absentes au 3ème trimestre avec un recul du PIB de 0,1 %. La zone euro a connu une toute petite croissance de 0,1 % ; l’Allemagne faisant +0,3 %.
Si un rapport de l’OCDE a souligné que la France devait faire face à une inquiétante perte de compétitivité, la Commission européenne a validé le projet de budget 2014 malgré un déficit de 3,6 % du PIB. La Commission n’a certainement pas voulu ouvrir un front avec le deuxième pays de l’Union européenne à quelques mois des élections européennes du mois de juin 2014. En outre, une mise sous pression de la France sous la forme d’une critique du budget aurait généré des turbulences financières assez dangereuses. De ce fait, le verdict de la Commission est assez logique.
Pour la fin d’année, un léger mieux conjoncturel est attendu avec une croissance devant se situer entre 0,2 et 0,3 % en ce qui concerne le dernier trimestre. Pour 2014, une légère reprise devrait intervenir avec une croissance pouvant se situer entre 0,7 et 0,9 % ce qui sera insuffisant pour permettre un reflux réel et non administré du chômage.
L’Allemagne seule face aux autres
L’Allemagne, toujours dans l’attente de son nouveau Gouvernement doit faire face à la montée des critiques extérieures.
Les Etats-Unis ont dès le mois d’octobre dénoncé « le rythme anémique de la croissance de la demande intérieure » en Allemagne et la dépendance du pays vis à-vis des exportations.
Le FMI, à travers son premier directeur général adjoint, David Lipton, en visite à Berlin avait demandé à l’Allemagne de se fixer un objectif de réduction de son excédent courant.
Cette semaine, ce fut le tour de la Commission européenne d’annoncer le lancement d’une « enquête approfondie » sur les excédents courants allemands afin de déterminer s’ils constituent un déséquilibre structurel.
Cette enquête fait partie des prérogatives européennes, fixées dans le cadre du « Six-Pack » et pourrait déboucher sur une procédure pour « excédent excessif » nécessitant l’adoption de mesures correctrices, consistant par exemple à stimuler la demande intérieure. Pour Berlin, la bonne santé de l’économie allemande exprime avant tout la compétitivité de l’outil productif, les excédents courants n’étant qu’une conséquence. Somme toute, ce n’est qu’à la fin du Semestre européen, fin juin de l’année prochaine, et à l’issue de larges discussions que Bruxelles adoptera éventuellement une procédure à l’encontre de l’Allemagne.
A suivre…
La semaine prochaine sera plus pauvre en annonce économique en particulier en ce qui concerne la France. A noter, lundi, un sommet franco-italien où la France essaiera de jouer l’axe Paris-Rome face à Berlin.
Lundi 18 novembre
Anniversaire de l’auteur de ce papier,
Mardi 19 novembre, à Bruxelles, sera publié le résultat pour le mois d’octobre des immatriculations automobiles en Europe.
Mercredi 20 octobre, à Washington sera publié le Compte-rendu du FOMC des 29-30 octobre derniers.
Toujours aux Etats-Unis, seront connues les ventes de détail pour le mois d’octobre avec un recul attendu de 0,1% m/m, généré par un repli des ventes d’automobiles et de carburants. Hors ces deux éléments (ainsi que les matériaux de construction), les ventes auront ralenti en octobre, à +0,2%.
Toujours pour les Etats-Unis sera communiqué le résultat de l’inflation du mois d’octobre. Une nouvelle décélération de l’inflation est attendue en octobre, avec un glissement annuel des prix à la consommation limité à 1%. L’indice sous-jacent garderait une tendance stable mais faible à +1,7%.
Au Japon, sera publié le résultat du commerce international pour octobre. Les exportations devraient remonter en octobre soutenues par le renforcement du cycle manufacturier mondial. En raison d’une correction à la baisse des importations après les gains de septembre, le déficit commercial (cvs) pourrait avoir diminué.
Jeudi 21 novembre 2013
Pour la zone euro seront rendues publiques les enquêtes PMI de novembre. En octobre, le rythme de la reprise s’est modéré, l’indice PMI composite d’activité s’inscrivant en baisse de 0,3 point à 51,9. Une stabilisation est possible en novembre. L’indice demeurerait cohérent avec une croissance du PIB de l’ordre de 0,2 à 0,3% t/t au T4.
Une réunion de la BCE est prévue le 21 novembre mais aucune décision n’est attendue.
Vendredi 22 novembre, pour l’Allemagne, le résultat affiné du PIB pour le 3ème trimestre sera communiqué. La première estimation est ressortie à 0,3 %
Toujours en Allemagne, sera communiquée l’enquête IFO de novembre. Pour octobre, l’enquête IFO a légèrement baissé pour la première fois en six mois. En novembre, elle devrait avoir effacé ce repli, confirmant qu’il s’agissait plus d’une pause dans l’amélioration que d’un retournement de tendance.
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