La semaine économique et financière vue par Philippe Crevel
Le coin des épargnants
La bourse de Paris a joué les yoyos autour des 4000 points avec une fin de semaine en baisse. Le CAC a terminé à 3948 points en repli de 0,2 % sur une semaine mais avec une chute de 1,19 % vendredi. Sur l’ensemble du mois de mai, le CAC 40 a progressé de 2,38 %. Mai est le troisième mois consécutif de hausse et a été marqué par des records sur plusieurs places financières.
Les sociétés dites cycliques ont enregistré de fortes hausses du fait des prévisions de l’OCDE prévoyant une accélération de la croissance en 2014. Vallourec bénéficie également du boom de l’exploitation gazière. Il faut noter une appréciation des cours des banques également dopées par l’amélioration conjoncturelle attendue.
Les prises de bénéfices à la bourse japonaise et les mauvais indices européens ont certainement conduit à cette baisse et ont plus que compensé les bonnes nouvelles en provenance des Etats-Unis.
France, It’s raining again
Augmentation du chômage, baisse de la consommation, confiance des ménages en recul, cette semaine est encore à oublier.
Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 40 000 et le taux de chômage tourne autour de 11 % de la population soit une hausse de 1 point en un an.
La confiance des ménages est à un niveau historiquement bas comparable à celui atteint au moment de la crise de 2008/2009.
La consommation se replie de 0,3 % ce qui est compte tenu du contexte économique peu. La baisse de l’inflation réduit l’impact des pertes de pouvoirs d’achat ; par ailleurs, les ménages doivent également puiser dans leur épargne.
G 8 du 17 et 18 juin : cap sur la croissance
Le G8 se réunira cette année en Irlande du Nord sous présidence anglaise avec comme ordre du jour, la croissance, l’emploi et la prospérité à long terme.
L’OCDE et la Commission européenne dans leurs prévisions soulignent que le sommet de la crise a été atteint et qu’une amélioration est à attendre en 2014. Il n’en demeure pas moins que la zone euro devrait enregistrer une contraction de son PIB de 0,6 % en 2013 avant de connaître une croissance de 1,1 % en 2014.
Les divergences au sein du G8 ne devraient pas faciliter l’élaboration de décisions concrètes pour favoriser la croissance.
Attention, il va falloir réformer en Europe
La Commission de Bruxelles a d’un commun accord laissé du lest aux Etats membres pour revenir en-dessous des 3 % de PIB de déficit public mais il y a une contrepartie, l’engagement de réformes structurelles.
La Commission a accordé deux ans supplémentaires à la France, à la Slovénie et à l’Espagne, un an supplémentaire au Portugal et aux Pays-Bas.
12 des 17 Etats membres de l’Union sont sous procédure de déficit excessif. La Belgique a échappé de peu à une demande de sanction financière de la Commission auprès du Conseil européen. De même, la Slovénie a pu échapper à une procédure pour déséquilibres macro-économiques excessifs. Néanmoins, ce pays doit se soumettre à un audit de son système bancaire.
Il faut noter que l’Italie est sortie de la procédure de dispositif de déficit excessif.
Il a été signifié à la France une série de réformes à réaliser rapidement. Ainsi, la France doit engager, en 213, une réforme des retraites, une baisse du coût du travail, une ouverture des professions réglementées, une réforme de l’indemnisation du chômage. Le Président de la République, François Hollande, n’a pas apprécié ces demandes jugées comme de l’ingérence.
Etats-Unis, le retour de l’Empire ?
La confiance des ménages est au plus haut aux Etats-Unis depuis 5 ans. Le taux de croissance au premier trimestre a été de 2,4 % et est porté essentiellement par les dépenses des ménages qui encaissent bien les augmentations d’impôt. Il faut souligner que les revenus ont fortement augmenté permettant de compenser la surcharge fiscale et sociale.
Le marché immobilier est en nette reprise permettant au prix de retrouver leurs niveaux de 2010. Cette hausse s’accompagne d’une réduction de la dette hypothécaire. Le marché de l’immobilier serait tiré par une pénurie de l’offre.
Les Etats-Unis bénéficient tout à la fois de la réduction de leurs coûts énergétiques et de la réduction de leurs coûts salariaux.
Chine, la fin d’un cycle
La croissance faiblit en Chine du fait de la récession de l’économie mondiale. Tombée en 2012 à 7,8 %, elle poursuivrait son repli. La Chine s’offusque de la multiplication des pratiques protectionnistes de la part des pays européens. L’Allemagne a souligné qu’elle s’opposerait à l’adoption de mesures protectionnistes demandées par les pays membres de l’Union.
A suivre
Lundi 3 juin, aux Etats-Unis, sera publié l’indice ISM manufacturier du mois de mai avec une possible augmentation. Au Royaume-Uni, il faudra également suivre la publication de l’indice PMI manufacturier toujours du mois de mai avec également une hausse attendue.
Mercredi, l’indice PME des services sera rendu public. Il est attendu stable.
Jeudi, encore au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre se réuni avec à la clef la reconduction de la politique monétaire. La Banque centrale européenne se réunit le même jour. Logiquement, le taux refi devrait rester inchangé.
Vendredi sera rendu public le rapport empli américain du mois de mai avec un taux de chômage qui pourrait baisser à 7,4 %.
En Allemagne, sera communiqué le résultat de la production industrielle du mois d’avril avec une légère hausse attendue.
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