La semaine économique et financière du 26 octobre vue par Philippe Crevel

Le coin des épargnants

Les épargnants mis à l’amende

Mauvaise semaine pour les épargnants ; les titulaires de PEA, certains détenteurs de Plan d’épargne logement et de contrats d’assurance-vie ont appris que désormais le taux des prélèvements sociaux étaient de 15,5 % pour les revenus tirés de leur placement et cela quel que soit leur année de réalisation. Auparavant, il était appliqué au moment de la sortie de l’argent le taux historique. Il en résulte une augmentation d’environ de 40 % des prélèvements à acquitter. Cela représente 0,1 point de rendement. Le coût est de 600 millions d’euros. Au-delà de son montant non négligeable, cette mesure contribue à saper la confiance des épargnants. Le reniement de la parole de l’Etat peut dissuader les ménages à placer leur argent sur des supports longs. Cette mauvaise manière laisse des traces. Les épargnants ont le sentiment que la pause fiscale ne s’applique pas à eux. Il ne faudrait pas que cette disposition ne soit que le hors d’œuvre d’augmentations plus substantielles que le Gouvernement pourrait mettre en œuvre dans le cadre du projet de loi de finances rectificative.

Face à la grogne des épargnants, la majorité tente une parade en essayant de dissocier petits épargnants des épargnants dits plus aisés. Ce traitement différencié constitue une habile manœuvre mais se saurait masquer la hausse des prélèvements.

Calme plat  à la bourse de Paris

La bourse de Paris a perdu cette semaine 0,32 % et a terminé à 4 272 points. Les places financières ont stabilisé leur niveau après avoir enregistré des gains après la fin du shutdown. Les indicateurs américains en demi-teinte laissent entrevoir le maintien du statuquo pour la politique monétaire américaine ce qui est plutôt bien perçu par les investisseurs. Néanmoins, la croissance américaine fait du surplace et est demeure peu créatrice d’emplois.

La France, dans l’attente des résultats du troisième trimestre

Après la surprise du second trimestre, les experts n’attendent pas sa réédition pour le 3ème. Les mauvais résultats du chômage du mois de septembre ne laissent pas envisager un rebond de croissance. Les indices avancés ont certes laissé percevoir une amélioration mais qui ne devrait pas se traduire immédiatement dans les chiffres. La prévision de croissance pour le troisième trimestre est de 0. Ils seront officiellement annoncés le 14 novembre prochain.

Le dernier rapport sur la compétitivité française établi par Rexecode devrait réjouir le Gouvernement. En effet, après plusieurs années de recul, la compétitivité s’améliorerait avec de possibles gains à l’exportation.

Etats-Unis vers une croissance fade

En matière de chômage, les derniers résultats sont mitigés : l’industrie manufacturière et la construction ont créateurs nets d’emplois, avec une progression des effectifs de respectivement 15 000 et 22 000 en août et septembre. Les collectivités locales se sont également remis à recréer des emplois,  les effectifs salariés ont progressé en août et septembre (67 000 en deux mois), principalement dans l’éducation (72 000 en deux mois). En revanche, l’emploi dans le secteur des services, enregistrent des résultats moins bons avec seulement 100 000 postes créés en septembre, contre une moyenne de 148 000 entre juin et août et de 181 000 au cours des cinq premiers mois de l’année.

Le ralentissement des créations d’emplois concerne le secteur des finances mais aussi les services aux entreprises, les personnels hospitaliers et le tourisme.

Le taux de chômage a diminué néanmoins à 7,2% en septembre. Il reste deux points au-dessus du taux jugé normal. Les horaires hebdomadaires et les salaires continuent de ne progresser que très lentement. La durée moyenne des épisodes de chômage ne se réduit pas. Le taux d’emploi demeure au plus bas depuis trente ans et le taux de chômage des jeunes des 16-24 ans au plus haut en trente ans également.

La Russie achète du temps

La Russie souffre du faible taux d’investissement qui conduit à une dégradation de sa compétitivité. Le pays demeure cruellement dépendant du cours du baril de pétrole. Il faut absolument que ce dernier soit au-dessus de 90 barils pour financer l’imposant secteur public. Certains économistes considèrent que le budget est  à l’équilibre à 110 dollars le baril soit 10 au-dessus du cours actuel. La Russie peut néanmoins encaisser un choc économique compte tenu de son faible niveau de dette et de ses réserves. Il n’en demeure pas moins que le modèle économique reposant sur la consommation est peu tenable à long terme. Le taux de croissance de la Russie oscille entre 2 et 2,5 % loin des taux des autres pays émergents.

L’exécutif conscient de la situation a engagé des plans de modernisation qui ont du mal à se mettre en œuvre du fait de l’importance des besoins et des difficultés rencontrées pour monter les projets. Le Président Poutine mise sur les Jeux Olympiques d’Hiver pour créer un élan chez les investisseurs internationaux et des entreprises étrangères. Le refroidissement avec les Etats-Unis favorise tout à la fois les entreprises allemandes et chinoises. La Russie a réussi à sortir par le haut de la crise syrienne en soulignant qu’un accord nécessitait son aval. En Outre, les Président Poutine a pu démontrer que son pays comptait toujours sur la scène internationale. La légitimité du pouvoir repose à la fois sur l’ordre et sur l’adhésion du peuple russe à son dirigeant. Nationalistes, les Russes ont besoin de reconnaissance afin d’oublier les conséquences de la chute de l’URSS qui date de plus de 20 ans. Même si Vladimir Poutine est à mi mandat, la question du successeur commence à poindre. Actuellement, aucun dirigeant ne s’impose. La solution de facilité sera le renouvellement du Président actuel.

A venir

Lundi 28 octobre, à Washington sera connu le résultat de la production industrielle.

Mardi 29 octobre, sera communiqué à Berlin l’indice Gfk sur le sentiment des consommateurs. A Washington, il faudra suivre les prix de a production industrielle ainsi que les résultats des ventes de détail et l’indice des prix de l’immobilier.

Au Japon, il faudra suivre le rapport sur l’emploi qui devrait être marquée par une amélioration.

Mardi et Mercredi 30 octobre, le FMOC de la FED se réunit avec sans doute pas de changement à prévoir.

Mercredi 30 octobre, en Allemagne sera connu le taux de chômage et la première estimation de l’inflation du mois d’octobre. A Bruxelles sera dévoilé l’indice du climat des affaires et du sentiment économique de la zone euro. Aux Etats-Unis, il faudra suivre l’enquête emploi du mois d’octobre. Les résultats de l’inflation du mois de septembre seront également communiqués.

Jeudi, seront connus à Bruxelles les résultats de l’inflation et ceux de l’emploi au sein de la zone euro pour le mois de septembre. A Washington, les inscriptions au chômage de la semaine du 26 octobre seront communiquées.

A Tokyo, il faudra regarder l’actualisation des prévisions de croissance pour le Japon.

En France, il sera important de suivre les dépenses de consommation des ménages. Elles sont attendues en baisse du fait de la réception des avis d’imposition et du contexte peu porteur.

Vendredi, les indices avancés PMI chinois, anglais et américain sur la production industrielle seront communiqués. Il faudra également suivre les résultats du mois d’octobre des ventes d’automobiles aux Etats-Unis.

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