La semaine économique et financière du 5 avril 2013

Coin de l’épargnant

Immobilier, attention chute de pierre

La baisse de l’immobilier se confirme en France. Le nombre de transactions avait chuté en 2012 mais les vendeurs avaient fait de la résistance en retardant autant que possible l’ajustement sur les prix. Depuis le milieu de l’été, les prix auraient baissé de 7 %. The Economist estime que le marché devrait baisser de 35 %.

Euro-croissance pour briser la récession

En 2014, les Français auront-ils accès à un nouveau contrat d’assurance-vie dit « Euro-croissance » ? Le rapport sur l’épargne longue si attendu a laissé les épargnants un peu sur leur faim. Les contours du nouveau contrat d’assurance qui devrait favoriser le financement des entreprises et des PME restent flous tout comme le bâton fiscal qui devrait inciter les gros contrats classiques à migrer. A travers les lignes, il est néanmoins indiqué que ce durcissement fiscal pourrait être rétroactif, une nouveauté en matière d’assurance-vie. Sur le PEA-PME, le rapport est eu prolixe sur les modalités, sur les moyens d’agréger les demandes des PME en capitaux. De même, le rapport reste discret sur les solutions à apporter à l’épargne salariale et à l’épargne retraite.

CAC 40, trou d’air ou aveu de faiblesse

Le CAC 40 aura perdu 1,8 % cette semaine. Les mauvais chiffres de l’emploi américain auront miné le CAC 40 qui ne peut guère trouver de soutien du côté de la conjoncture européenne. Les entreprises exposées à la conjoncture américaine, celles liées au secteur de la construction ont enregistré de fortes baisses. En terminant à 3 663 points vendredi 5 avril, le CAC 40 n’enregistre plus qu’une hausse de 0,62 % depuis le début de l’année.

Retour sur la semaine

L’Allemagne appelée à l’aide

Face aux risques d’enracinement de la récession en zone euro, l’Allemagne est de plus en plus appelée à l’aide. Ainsi, Christine Lagarde a demandé à l’Allemagne d’augmenter les rémunérations et de favoriser une légère poussée de l’inflation, considérant que cela faisait aussi « partie de la solidarité paneuropéenne.

A quelques mois des élections et face à une possible victoire du SPD et de ses alliés, certaines voix se font entendre Outre-Rhin pour améliorer le pouvoir d’achat des Allemands. Ainsi, Peter Bofinger, l’un des cinq sages du conseil des experts économiques soutient la position de la Directrice générale du FMI. . Il s’est prononcé à une revalorisation de 5% des rémunérations dans tous les secteurs (3%, couvrant les gains de compétitivité et l’inflation, et 2% supplémentaires « pour sauver l’euro ») Cela reviendrait à généraliser des accords intervenus dans la métallurgie. La Bundesbank a récemment évalué les effets à long terme d’une hausse des salaires exogène sur la croissance et l’emploi en Allemagne et dans la zone euro, à partir d’un modèle économétrique. Ces résultats économétriques soulignent le peu d’impact économique d’une hausse de 2 % des salaires allemands. Il faut savoir que les Allemands sont des épargnants importants et que les augmentations n’auraient qu’un effet dans le temps.

Il n’en demeure pas moins que le débat allemand se focalise à la veille de la campagne pour le Bundestag sur les questions sociales.

Ainsi, rien n’est encore tranché concernant l’introduction d’un salaire minimum. Il est proposé un salaire horaire minimum de 8,5 euros au niveau fédéral soit environ 1300 mensuels. Ce salaire minimum serait supérieur à celui du Royaume-Uni mais resterait inférieur à celui de la France, des Pays-Bas et de l’Irlande.

Si la question des majorations de salaire tient l’actualité, en revanche, pour l’équilibre budgétaire, il n’y a pas de changement de ligne. En effet, le Bundestag a adopté le budget 2014 avec un déficit inférieur à 7 milliards euros, soit le plus faible niveau de 2000, et un retour à l’équilibre structurel pour l’année prochaine.

La BCE attend le mois de mai de pied ferme

Au mois de mai, il est fort probable que la BCE ajustera à la baisse ses taux directeurs. Le Conseil des gouverneurs a différé la décision de les abaisser afin de prendre le temps d’étudier les conséquences de la crise chypriote et pour bien appréhender l’évolution des prix sur le premier trimestre.

Les Etats-Unis déçoivent

Pluies écossaises version américaine. Les enquêtes et indicateurs ne permettent pas de se faire une idée précise sur la force et la durabilité de la croissance américaine.

Si en début de semaine, le résultat plus élevé que prévu des commandes de biens durables du mois de février avait rassuré les observateurs, en revanche, l’indice ISM pour le secteur manufacturier a connu un décrochage après trois mois de hausses qui ont porté l’indice de 49,9 en novembre à 54,2 en février. La baisse de mars a été de 2,9 points.

Au mois de mars, l’économie américaine a créé 80 000 emplois soit son plus mauvais résultat depuis neuf mois. Les experts tablaient sur 200 000. Près de 500 000 chômeurs américains ont renoncé à chercher un emploi expliquant le recul du taux de chômage de 7,7 à 7,6 %.

Ces résultats décevants devraient conduire la FED à maintenir sa politique de stimulation. Les Etats-Unis pourraient connaître un début d’année plus difficile que prévu.

A suivre

Lundi, au Japon sera publiée l’enquête auprès des observateurs de l’économie du mois de mars avec un climat des affaires devant rester bien orientés, grâce aux politiques budgétaire et monétaire

En Allemagne sera connue la production industrielle du mois de février qui être stable.

Mardi, au Royaume-Uni sera communiquée la production industrielle du mois de février qui pourrait connaître un léger rebond.

Mercredi, c’est au tour de la France de communiquer les résultats de la production industrielle avec l’espoir d’une légère amélioration après une forte baisse au mois de janvier.

Jeudi, l’INSEE communiquera les prix à la consommation du mois de mars avec un possible taux inférieur à 1%  du fait d’un effet de base favorable sur les prix de l’énergie et de la poursuite de la décélération de l’inflation sous-jacente (de 0,6% à 0,5%). Ce taux pourrait d’ici le mois d’août rouvrir le débat sur une éventuelle baisse du taux du Livret qui est à 1,75 %. Il pourrait être revu à la baisse à 1,25 %.

Vendredi seront attendus les résultats des ventes de détail du mois de mars aux Etats-Unis.

Eurostat présentera toujours vendredi la production industrielle du mois de février de la zone euro avec un résultat incertain.

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