La semaine économique et financière du 14 décembre 2013

Le coin des Epargnants

La bourse de Paris a vécu au rythme des résultats américains. Les bons indicateurs ont été perçus comme des risques de remise en cause de la politique d’injection de liquidités et donc comme des risques d’augmentation des taux. Le seuil des 4300 points a laissé place à celui des 4000. Le CAC 40 n’est pas passé en-dessous mais il s’en est rapproché en terminant la semaine à 4059 points. La baisse a été de 4,57 % en un mois mais le CAC 40 a encore progressé sur un an de 11,58 %.

France, des signes dans tous les sens

La Banque de France croit à la reprise de l’activité au dernier trimestre en s’appuyant notamment sur les bons résultats du commerce de détail. En revanche, la production industrielle a baissé au mois d’octobre de 0,3 %et le rééquilibrage du commerce extérieur est plus lent que prévu. De ce fait, il est assez difficile de se faire une idée sur la croissance du PIB qui pourrait se situer autour de 0,2 à 0,3 %, la Banque de France penche pour 0,5 % permettant à la croissance de se situer autour de 0,3 % sur l’année.

Europe, des petits légers mieux

La destruction d’emploi semble se réduire au sein de la zone euro comme au sein de l’Union européenne. En effet, selon Eurostat, le nombre de personnes ayant un emploi  est resté stable au troisième trimestre 2013 par rapport au trimestre précédent. Ce résultat confirme celui du deuxième trimestre 2013 où l’emploi avait également été stable dans les deux zones. Par rapport au même trimestre de l’année précédente, l’emploi est, en revanche, toujours en retrait avec une diminution de 0,8 % dans la zone euro et de 0,3% dans l’Union au troisième trimestre 2013 (après respectivement -1,1% et -0,6% au deuxième trimestre 2013).

La production industrielle semble se stabiliser même si le résultat du mois d’octobre a déçu. L’inflation demeure en dessous nettement des 2 % réglementaires ce qui peut faire craindre un début de spirale déflationniste. Les pressions sur la Banque centrale seront fortes en début d’année 2014 pour mettre en branle des outils non conventionnels. Depuis l’été 2013, le taux d’utilisation des capacités de production remonte graduellement. La demande intérieure se raffermit par ailleurs, y compris dans des pays où elle s’était effondrée, tels l’Espagne ou le Portugal.

Par ailleurs, l’Irlande sort de la respiration artificielle. En effet,  ce pays qui avait été fortement impacté par la crise des subprimes retrouve la capacité de se financer sur les marchés. L’Irlande a été avant aidée par le FMI. Elle a conservé son taux réduit d’impôt sur les sociétés lui permettant de maintenir sa capacité d’attraction des sièges sociaux. Le pays a retrouvé son niveau de compétitivité de 2001 mais le taux d’endettement public demeure un des plus élevés de l’Union européenne et le taux de chômage reste élevé.

La déflation constitue-t-elle une menace pour la zone euro en 2014. La baisse de l’inflation est en grande partie imputable à la baisse des prix de l’énergie qui impacte les prix des produits manufacturés. En revanche, la faible progression de la masse monétaire est plus inquiétante. Cette évolution s’explique par la faiblesse des crédits distribués. Cette réduction du crédit est certainement plus déflationniste que l’effet prix.

Etats-Unis, pas de shutdown, une reprise qui prend des formes, est-ce trop beau ?

Le Congrès a réussi, avant les fêtes, de conclue un accord permettant un financement sans heurt du gouvernement fédéral jusque au mois de septembre 2015. Néanmoins, les coupes automatiques de dépenses (sequestration) restent en application. Pour l’exercice budgétaire 2014, les dépenses fédérales seront supérieures de seulement USD 45 mds à celles précédemment budgétées (soit 0,3% du PIB), et de USD 18 mds (0,1% du PIB) pour l’exercice suivant. En vertu de l’accord, l’indemnisation du chômage de « longue durée » (soit au-delà de 26 semaines) ne sera pas prolongée. Cela devrait impacter 1,3 million de personnes s’ajoutant aux 2,7 millions de plus ne sont déjà plus éligibles.

Le taux de chômage pourrait en être réduit, mais non pas grâce à un retour à l’emploi, mais au travers d’un nouveau recul des taux d’activité…

Les données sur emploi sont a priori positives. En fonction des données du mois de novembre, 203 000 postes ont été créés, après 200 000 en octobre. Le taux d’activité a atteint 63% quand il était passé de 63,6% à 62,8% entre janvier et octobre. Le taux de chômage s’est contracté de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 7%, au plus bas en 5 ans.

En revanche, la durée moyenne du temps de travail hebdomadaire demeure stable à 33,7 heures depuis la fin 2010. Sur la même période, la croissance des salaires horaire reste stable aux alentours de 2%.

La somme des personnes au chômage et des personnes qui ne sont ni en poste ni en recherche de travail demeure très élevé. Depuis la sortie officielle de récession, en juillet 2009, la hausse est de 6 millions de personnes

A suivre, next week…

Lundi 16 décembre, il faudra suivre à Berlin, la publication des indices PMI Markit flash  pour le mois de décembre. A Londres seront également communiqués les indices PMI Markit flash de la zone euro toujours pour le mois de décembre.

A Bruxelles seront publiés les résultats de la balance commerciale zone euro pour le mois d’octobre.

Aux Etats-Unis seront publiés les résultats de la productivité pour le 3ème trimestre et ceux de la production industrielle du mois de novembre.

Mardi 17 décembre, à Bruxelles, il faudra suivre les résultats des immatriculations automobiles en Europe du mois de novembre et le taux d’inflation de la zone euro (définitif) pour le mois de novembre. A Berlin sera publié l’indice ZEW du sentiment des investisseurs du mois de décembre. A Bruxelles et à Londres, il faudra suivre le taux d’inflation (définitif) du mois de novembre. A Washington, le FOMC de la Réserve fédérale se réunira. Malgré le recul du chômage, la FED devrait être prudente dans la réduction des injections de liquidité. Le point d’inflexion devrait intervenir autour du mois de mars.

Toujours aux Etats-Unis, il faudra regarder le taux d’inflation du mois de novembre. Le taux devrait se situer autour de 1,2 % avec une inflation sous-jacente stable à 1,7 %

Au Royaume-Uni sera également connu le taux d’inflation. Il devrait augmenter autour de 2,3 % en rythme annuel du fait de la hausse de certains tarifs d’énergie.

Mercredi 18 décembre, les résultats de la balance commerciale du mois de  novembre du Japon seront publiés. A Berlin, il faudra suivre la publication de l’indice Ifo du climat des affaires du mois de décembre. A Francfort, il sera intéressant de suivre la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE même si aucune décision sur les taux n’est attendue.

A Londres, il faudra regarder le nombre de demandeurs d’emploi  et le, taux de chômage du mois de novembre.

Aux Etats-Unis, il faudra regarder les mises en chantier des mois de septembre, octobre et novembre ainsi que les permis de construire du mois de novembre.

Jeudi 19 décembre, à Bruxelles débutera le dernier Conseil européen.

A Londres, il faudra suivre les ventes au détail du mois de novembre. Aux Etats-Unis seront communiquées les inscriptions au chômage de semaine du 14 décembre ainsi que les reventes de logements de novembre.

Vendredi 20 décembre, se terminera le Conseil européen. A Bruxelles sera communiqué l’indice de confiance du consommateur pour la zone euro du mois de décembre. A Berlin, il faudra suivre les prix à la production de novembre et l’indice GfK du moral des ménages de janvier.

L’indice du climat des affaires du mois de décembre sera publié vendredi. Même si certaines données semblent démontrer une stagnation, cet indice pourrait souligner une éventuelle amélioration.

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