La semaine économique et financière : 25 janvier 2013

Allemagne, les jeux sont-ils faits ?

La défaite de la CDU en Basse Saxe, dimanche 20 janvier, annonce-t-elle la chute d’Angela Merkel au mois de septembre prochain. Même si à l’occasion des élections passées, la Basse Saxe a souvent joué un rôle d’annonciateur de changements, il n’est pas certains qu’au niveau fédéral, les électeurs souhaitent l’arriver des socio-démocrates. En revanche, nul ne peut exclure le retour d’une grande coalition, associant la CDU/CSU ave le SPD à Berlin. Le vote en Basse Saxe est à mettre en parallèle avec le violent ralentissement de l’économie allemande qui souffre de la baisse des exportations vers l’Europe du Sud. Le taux de croissance est passé de 3 à 0,9 % de 2011 à 2012. Avec la réduction des primes et le développement du chômage à temps partiel, le revenu des allemands pourraient dans les prochains mois se contracter. La Chancelière espère une amélioration de la conjoncture pour la fin de l’année avec une sortie de récession pour plusieurs Etats de la zone euro. Angela Merkel peut également compter sur une grande partie des électeurs qui demandent que l’Europe soit plus libérale et que la mutualisation des risques ne soit pas l’unique solution. D’ici les élections, Angela Merkel ne devrait pas assouplir ses positions même si maintenant la coalition CDU/CSU et FDP ne détient plus la majorité au Bundesrat, la deuxième chambre allemande dont les membres sont désignés par les Länder.


La France qui pleure

En 2012, le chômage aura progressé de 10 %. Le mois de décembre marque une pause avec un chômage stable par rapport au mois de novembre. 3 132 900 personnes (3 389 400 avec les Dom) sont demandeurs d’emploi. En prenant en compte les actifs ayant exercé une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté ainsi de 0,2% en décembre (+10 200 personnes), et de 8,8% sur un an. Soit 4 627 600 inscrits au total (4 917 500 avec les Dom). L’industrie française n’en finit pas de souffrir. PSA comme Renault sont au bord du gouffre, plus le premier que le second du fait de son isolement, de son absence d’alliés présents dans les zones en croissance. Si malgré un taux plus faible que prévu, l’Allemagne a réussi à créer plus de 400 000 emplois, ma France en aura perdu L’indice PMI composite confirme ainsi le retour d’une croissance soutenue, en Allemagne, mais reste pessimiste pour la France. La force industrielle allemande lui permet d’engranger de la croissance tout comme son ouverture internationale plus élevée. La désindustrialisation de la France a abouti à une plus grande dépendance de l’économie aux évolutions du marché intérieur.

L’Europe qui espère une éclaircie

Les indicateurs de croissance du PIB seront connus d’ici une quinzaine de jours. Néanmoins, les premières enquêtes permettent de tracer les contours de la croissance du dernier trimestre. La production industrielle devrait avoir reculé de 4 % au quatrième trimestre  contre une hausse de 0,3 % au troisième. De même les ventes au détail ont certainement  baissé de plus de 1 %  au quatrième trimestre contre une stabilisation au trimestre précédent. De ce fait, le PIB devrait avoir reculé de  0,2 à 0,4 % au quatrième trimestre  2012 au sein de la zone euro.

Certains indicateurs avancés témoignent en revanche d’un retournement possible sur le premier trimestre. Ainsi, le PMI composite a grimpé d’un point en janvier, à 48,2, son plus haut niveau depuis dix mois. Il n’est pas attendu une amélioration sur le premier trimestre du fait de la situation qui a prévalu en fin 2012. L’analyse sur les stocks et les commandes montrent que la contraction de l’activité pourrait se ralentir. Les analystes s’attendent à une sortie lente de la crise. Le pays qui semble encore loin de la reprise est la France qui a amorcé avec retard son assainissement.

France, la semaine fut celle des résultats de l’épargne

Avec une collecte nette de 49,17 milliards d’euros, le Livret A et le LDD ont enregistré leurs meilleurs résultats de leur histoire. Dans le même temps, malgré une collecte positive de 200 millions d’euros au mois de décembre, l’assurance-vie aura connu une année difficile avec une première, une décollecte de 3,4 milliards d’euros. Au niveau encours, l’assurance-vie continue à faire la course en tête avec plus de 1390 milliards d’euros contre 343 milliards d’euros pour le Livret A et le LDD.

Anglais, tirer les premiers

Sortiront-ils ou sortiront-ils pas de l’Union européenne ? le 23 janvier dernier, le Premier Ministre, David Cameron, a-t-il bluffé ou était-il sérieux ? Il a promis qu’un référendum serait organisé sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. Ce référendum ne serait organisé qu’en fin 2017 en cas de victoire de l’actuelle majorité aux prochaines élections législatives. Or, David Cameron accuse un retard de plus de 10 points sur le parti travailliste. Son annonce vise à tenter de renverser le destin en se ralliant le soutien des anti-européens et notamment du parti indépendant UKIP. La sortie de Londres de l’Union européenne aurait un impact négatif pour la City et le secteur financier. En outre, le Royaume-Uni ne bénéficierait plus du marché commun.

Japon, le Gouvernement fait main basse sur la banque centrale


Le nouveau Gouvernement a décidé de recourir à de nouvelles solutions pour tenter de venir à bout de la déflation qui ruine le pays depuis deux décennies. Ainsi un nouvel objectif d’inflation à 2 % a été fixé. Pour l’atteindre, la banque centrale s’est engagée à poursuivre l’assouplissement monétaire. Le Gouvernement a décidé d mettre un terme à l’indépendance de la Banque centrale. Pour sortir de la déflation, les autorités ont peu de moyens et surtout pas les taux. En effet, le taux au jour le jour est déjà à 0,1 %. Il faudra recourir à des moyens dits non conventionnels à travers des rachats de titres et d’émission de créances.

A suivre la semaine prochaine  :

Il faudra suivre aux Etats-Unis en début de semaine la publication des indicateurs portant sur les  nouvelles commandes de biens durables et sur les biens d’équipement. Des hausses sont attendues confirmant la reprise américaine. La confirmation viendra, mercredi, avec a publication du PIB du quatrième trimestre américain. Toujours, en début de semaine sera publié l’indice S&P Case Shiller des prix immobiliers de novembre.

Mercredi, sera connu le résultat du PIB du 4ème trimestre en Espagne. Avec une possible contraction de 0,6 % après une baisse de 0,3 % au trimestre précédent.

Jeudi, Eurostat publiera l’indice du climat économique qui devrait être en hausse. En Allemagne, le rapport sur l’emploi devrait indiquer que le nombre de chômeurs a de nouveau augmenté en décembre, environ 3000 avec une tendance à la dégradation les prochains mois. Néanmoins, le taux de chômage, à 6,9% en décembre, devrait rester inchangé pour le troisième mois consécutif.

Toujours, jeudi, en France, sera connu les dépenses de consommation des ménages en biens du mois de décembre qui permettra d’avoir une idée sur la croissance du quatrième trimestre. Elles sont attendues à la baisse.

Il faudra suivre la fin du Comité de politique monétaire de la Fed et les annonces sur la politique monétaire américaine.

Vendredi, les Etats-Unis publieront le rapport emploi avec à la clef une création de 180 000 emplois permettant d’abaisser le taux de chômage à 7,7 %.

Toujours vendredi sera connue la tendance de l’inflation pour le mois de janvier. Elle devrait poursuivre son évolution à la baisse.

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