Un bien maussade mois de février pour l’emploi
Avec une consommation assez étale depuis le début de l’année, la situation de l’emploi ne pouvait guère s’améliorer. La croissance demeure, en effet, trop faible pour générer un flux de créations d’emplois en particulier dans le secteur marchand.
Face à une demande interne étale, les entreprises françaises ne peuvent pas compenser par l’exportation du fait de leur perte de compétitivité. Elles doivent subir de front la concurrence des entreprises de l’Europe du Sud.
En outre, les mois d’hiver sont en règle générale peu favorable au BTP avec de plus des élections locales qui entraînent des différés dans l’exécution des plans d’investissement.
Entre climat conjoncturel dégradé, attentisme économique généralisé, le résultat ne pouvait guère être bon en février. La progression de 31 500 demandeurs d’emplois soit une hausse de 0,9 % traduit bien une nouvelle dégradation du marché de l’emploi après les hésitations de la fin de l’année 2013. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 347 700 en France métropolitaine fin février 2014 en hausse de 4,7 %.
Les inscriptions des jeunes qui étaient en baisse depuis plus de quatre mois sont en hausse de 1700 au mois de février et cela malgré le fait que 20 000 jeunes ont accédé à un emploi d’avenir depuis le début de l’année.
Le Gouvernement espère que l’amélioration conjoncturelle attendue pour cette fin de premier trimestre se traduira en termes d’emploi au deuxième. Il est certain qu’à compter du mois d’avril, les emplois saisonniers devraient repartir à la hausse. Pour le BTP, la reprise est, en revanche, plus incertaines.
Pour réellement enclencher un cycle de création d’emplois, il faudrait que le taux de croissance passe le cap en annualisé des 1 % voire 1,5 % ; or les prévisions sont de 0,9 % et elles sont jugées assez optimistes. Le Gouvernement pourra, certes, compter sur 100 000 emplois aidés en plus. Pour réellement créer un cycle favorable à l’emploi, il faut que les entreprises françaises reconquièrent des parts de marché à l’exportation et qu’elles recommencent à investir. Le système économique français est aujourd’hui trop dépendant des variations de la consommation.
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