L’Islande, pour le meilleur et pour le pire
L’Islande, 313 000 habitants, est un des pays les plus riches de l’OCDE. Malgré la rigueur du climat, les maigres ressources en matières premières, les Islandais ont réussi en quelques années à hisser leur pays au sommet de la hiérarchie mondiale, au 5ème rang de la richesse par habitant selon certains classements internationaux. L’économie islandaise repose sur deux activités très différentes : le poisson et la banque. Or, ces deux activités sont menacées.
Le poisson du fait de la surexploitation se fait rare et la concurrence sur les mers s’accroit. Il faut transformer des aventuriers en agriculteurs de lamer. La seconde activité est tout aussi menacée. L’Islande a depuis vingt ans exploité à merveille son positionnement. Membre de l’Espace Economique Européen, elle n’est pas membre de l’Union européenne. Elle n’est pas de ce fait soumise aux règles et directives. Usant de cette liberté, elle s’est placée en tant que zone financière offshore. Les banques islandaises servaient de relais discrets aux établissements américains et anglais.
En raison d’une règlementation moins stricte, les banques locales ont largement participé au processus de tritrisation des prêts hypothécaires avec d’autant plus de facilité que le marché immobilier islandais fonctionne un peu comme celui en vigueur aux Etats-Unis.
. Avant la crise, l’actif des trois principales banques représentaient huit fois le PIB. Pendant plusieurs années, l’Islande a profité de la bulle financière. Le taux de croissance dépassait les 7 %, le taux de chômage était inférieur à 3 %. Le problème de l’Ile était avant tout de juguler cette croissance qui du fait des goulots d’étranglement était inflationniste. En raison de la faible production économique intérieure, la balance commerciale et des paiements courants est chroniquement déficitaire. l’Islande dépend tout comme des Etats Unis du bon vouloir des investisseurs étrangers sauf que sa monnaie n’est pas le dollar.
L’Islande ne pouvait donc qu’être touchée par la crise financière internationale. L’effondrement du marché des subprimes a mis en difficulté l’ensemble du système bancaire islandais. L’inflation tant importée qu’intérieure et le montant des déficits extérieurs ont entrainé la chute de la monnaie qui a perdu en quelques jours plus du quart de sa valeur. le Gouvernement a été obligé de nationaliser les trois grandes banques. par ailleurs pour enrayer la crise financière et trouver des liquidités, un appel à l’aide a été lancé. La Russie qui a toujours conservé des liens avec l’Islande même en période de guerre froide a proposé un prêt, obligeant le FMI à faire un geste.
L’Islande en quasi faillite serait le premier pays occidental depuis le Royaume-Uni en 1976 a faire l’objet d’un plan du FMI. La situation de ce pays est très liée à ce spécificités, une économie peu diversifiée de taille réduite et dépendante de l’extérieur. Par ailleurs, l’Islande a toujours été un pays d’excès passant de phases de récession à des phases de forte croissance, de phases inflationnistes à des phases déflationnistes. Néanmoins, le cas de l’Islande est à méditer sur les conséquences de la surfinanciérisation des économies
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