La semaine économique et financière du 8 juin 2013

Le coin des épargnants

Le CAC 40 a terminé la semaine à 3 872 points en recul de 1,9 % par rapport à la semaine précédente même si vendredi grâce aux bons résultats américains en matière d’emploi, Paris comme les autres places financières a enregistré un rebond (1,53 %).

Le statu-quo monétaire de la BCE a contribué à la baisse du CAC 40 sur la semaine Les investisseurs continuent également d’engranger des plus-values après les derniers bons mois. Le secteur financier a été touché sauf SCOR qui bénéficie du rachat des activités américaines de réassurance du Groupe Generali.

L’or et l’argent ont continué de reculer. L’Inde a cessé d’être acheteuse d’or et les investisseurs se sont remis à parier sur les titres en dollar du fait de la confirmation de l’embellie conjoncturelle. L’once d’or est désormais à 1379 dollars.

Etats-Unis, toujours et encore

Tout en réduisant leur déficit public qui devrait passer de 8 à 5 % du PIB, les États-Unis obtiennent un taux de croissance de 2 %. Elle ne pourra pas atteindre 3 % du fait du frein budgétaire qui pèsera cette année et la prochaine. L’économie américaine a créé 175 000 nouveaux postes au mois de mai. Certes, le taux de chômage a augmenté en passant de 7,5% à 7,6%. Cette progression est imputable à l’amélioration taux d’activité qui est passé de 63,3% à 63,4%. Les Américains qui ne cherchaient plus un travail du fait de la conjoncture reviennent sur le marché du travail. Il faut également souligner la croissance des rémunérations horaires, qui progressent actuellement plus rapidement que les prix, permettant une augmentation du pouvoir d’achat des salaires.

La FED semble avoir décidé de maintenir sa politique monétaire accommodante réduisant les anticipations sur un relèvement des taux obligataires.

Zone euro, à quand la sortie du marasme

La BCE a révisé à la baisse ses prévisions pour 2013. Elle estime le recul du PIB à 0,6 % cette année. Pour 2014, la croissance serait légèrement plus forte que prévu avec 1,1 %. Les prévisions étaient jusqu’alors d’un recul de 0,5 % en 2013 et d’une croissance de 1 % en 2014.

Les prévisions d’inflation pour les 17 pays de l’euro ont été également revues à la baisse avec un taux de 1,4 % pour cette année (1,6 % précédemment). Pour l’an prochain, le pronostic est inchangé par rapport aux prévisions de mars, à 1,3 %. Néanmoins, la BCE considère que les risques de déflation sont faibles et ne prévoit pas de remettre en cause sa stratégie monétaire.

Le programme de soutien à l’activité au sein de l’Union européenne est toujours en  négociation. Ainsi, sont en cours d’élaboration les initiatives de la Banque européenne d’Investissement (BEI) visant à stimuler les prêts aux PME. Néanmoins, l’accord n’est pas encore à porter de main.

En revanche, le Conseil de la BCE a indiqué qu’il était disposé d’étudier la possibilité d’adopter une «forward-guidance» concernant les taux directeurs, prenant exemple sur la Fed qui a annoncé qu’il ne remettrait pas en cause sa politique tant que le taux de chômage ne serait pas revenu à 6,5 %.

La BCE souligne que «la politique monétaire demeurera accommodante aussi longtemps que nécessaire», mais, ce faisant, la BCE fait surtout allusion aux opérations d’apport de liquidités et non aux taux d’intérêt. Or un engagement sur les taux d’intérêt est demandé par les investisseurs.

Guerres commerciales entre l’Europe et la Chine

Ici, l’Europe est jugée pas assez offensive en matière de respect des règles de l’OMC ; en Chine, l’Europe est jugée protectionniste.

La Commission européenne a décidé de taxer les panneaux solaires chinois. En réaction, la Chine a accru les droits sur le vin et menace de le faire sur les voitures. La France et l’Allemagne seraient ainsi pénalisées sachant que le gouvernement d’Angela Merkel a critiqué les annonces de la Commission. La Chine est touchée par le ralentissement du commerce international généré par la récession de la zone euro. Par ailleurs, les tentations protectionnistes se développent et la France est plutôt en point sur ce sujet. Compte tenu du potentiel du marché intérieur chinois, l’Allemagne qui est le deuxième exportateur mondial ne saura admettre trop longtemps une guerre commerciale avec la Chine. La France afin de d’obtenir la cohésion de l’Union a demandé une réunion des ministres de l’Economie et des Finances sur ce sujet. Affaire à suivre…

France, l’heure de la retraite a sonné

Les préparatifs pour la nouvelle réforme des retraites se mettent en place avec les fuites organisées sur le prochain rapport Moreau qui devrait servir de base aux futures propositions du Gouvernement. Le défi est d’endiguer le déficit de l’assurance-vieillesse qui pourrait atteindre une vingtaine de milliards d’euros d’ici 2020. Le cocktail pressenti comporte l’allongement de la durée de cotisation, des relèvements de prélèvements et de la désindexation. En revanche, le changement de mode de calcul des pensions des fonctionnaires suggéré par le rapport Moreau promet un beau combat à supposer que le Gouvernement souhaite l’engager.

Le Gouvernement, en revanche, s’interdit de reporter l’âge légal et de se lancer dans une réforme systémique. Les tenants de l’introduction d’un régime unique par points avec compte notionnels sont très discrets. La CFDT qui après l’adoption de l’ANI sur la sécurisation de l’emploi n’entend pas s’exposer sur ce sujet très sensible et source de divisions entre les syndicats.

A suivre, next week

Lundi, en France, l’INSEE publiera les résultats de la production industrielle du mois d’avril. Il est espéré un rebond après le très mauvais mois de mars.

Après des résultats ambigus de la politique monétaire mise en œuvre par le Japon, mardi 11 juin est prévue une réunion clef de la Banque centrale BoJ. Elle pourrait décider d’anticiper ses achats de JGBs en laissant son objectif de doublement de la base monétaire inchangé.

Mardi, ce sera au tour du Royaume-Uni de publier les résultats de la production industrielle du mois d’avril. En mars, la production industrielle avait affiché une deuxième hausse consécutive (+0,7% m/m). Une légère augmentation en avril est attendue.

Mercredi, les autorités japonaises communiqueront les résultats des commandes qui devraient être en baisse.

Le Royaume-Uni publiera les résultats de l’emploi du mois d’avril avec certainement peu d’évolution par rapport à mars.

Pour la zone euro, sera connue la production industrielle d’avril. En mars, elle avait progressé de 1% m/m en mars, après+ 0,3% en février. Une petite hausse est espérée.

Toujours mercredi, l’INSEE publiera le résultat de l’inflation en France. En glissement annuel est attendue quasi inchangée à 0,8% contre 0,7% en avril, la hausse des prix alimentaires contrant la baisse des prix de l’énergie.

Jeudi, aux Etats-Unis seront publiés les résultats des ventes de détail pour mai qui devraient être en hausse de 0,3 %.

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