La semaine économique et financière du 22 mars 2013

Chypre, il faut toujours se méfier du petit caillou

Chypre, un nain économique est en train de mettre à feu et à sang la zone euro. L’abandon de la taxation des dépôts a marqué la fin du plan européen de soutien à Chypre. Il est difficile de savoir les manipulations qui se trament dans les rapports de forces entre les différentes parties intéressées. Est-ce Chypre qui a accepté cette taxe pour mieux casser le plan et forcer la main des Russes. Est-ce l’Europe qui veut mettre un terme au blanchiment d’argent et qui voulait que la Russie prête d’avantage ? Est-ce la Russie qui a suggéré cette taxation pour mieux jeter dans ses bras Chypre dont le nouveau gouvernement était plus pro-européen que pro-russe à la différence du précédent. La Banque Centrale Européenne a décidé de fournir des liquidités à la banque centrale chypriote jusqu’au 25 mars. Après cette date, cette facilité sera supprimée sauf si un plan d’ajustement est mis en œuvre. Il reste moins de trois jours aux autorités chypriotes pour trouver 5 à 6 milliards d’euros pour éviter la banqueroute. La Russie n’entend pas payer les pots cassés même si ses ressortissants sont les premiers concernés par cette affaire. Le bras de fer entre l’Europe, la Russie et Chypre continue. Le jeu du poker menteur peut-il aboutir à une sortie de Chypre de l’euro ? Cette sortie de route serait très dangereuse pour la zone euro car elle démontrerait la fragilité de la construction. Les investisseurs voudraient tester la résistance des autres maillons faibles et surtout éviter d’être piégés une nouvelle fois. Comme quoi, il faut toujours se méfier des petits cailloux, après la Grèce qui pesait 3 % du PIB la zone euro, c’est au tour de Chypre qui représente 0,3 % du PIB… 

France, il faudra encore souffrir
De l’OCDE à l’INSEE, le message est clair, l’heure n’est pas aux réjouissances. Le retour de la croissance n’est pas annoncé avant le second semestre. Elle devrait néanmoins revenir grâce en partie à l’amélioration de la conjoncture allemande et par la sortie de récession des pays d’Europe du sud. La demande adressée à la France devrait augmenter. L’OCDE réclame l’engagement de réformes structurelles en particulier en matière de retraite. 

Etats-Unis, l’optimisme, de rigueur
La Réserve Fédérale décide de maintenir le cap des taux bas afin de favoriser la diminution du taux de chômage. Après plusieurs semaines d’opposition entre Républicains et Démocrates, le Congrès a voté, dans les temps, une résolution assurant le financement de l’Etat jusqu’à la fin de l’actuel exercice budgétaire (le 30 septembre). La prochaine date butoir est à présent le 19 mai, avec la fixation du plafond de la dette fédérale. Pour 2014, en revanche, les oppositions demeurent avec des propositions divergentes. Le projet de la Chambre prévoit un budget à l’équilibre dans dix ans, avec une baisse des dépenses discrétionnaires mais aussi obligatoires. La Chambre entend revoir Medicare qui passerait d’un système en prestations à un système de « bons » permettant de souscrire à une assurance privé. Par ailleurs, la Chambre entérine le relèvement de 65 à 67 ans de l’âge d’éligibilité. Le Sénat, démocrate, propose des hausses d’impôts. Point d’accord, les deux projets préconisent l’élimination de niches fiscales. Si la réduction du taux de chômage doit se poursuivre, des hésitations se développent sur le rythme de la croissance américaine qui aurait du mal à franchir les 2,5 % en 2013. 
Le Coin des Epargnants
La bourse de Paris aura terminé en baisse à 3 770 points du fait de la crise chypriote qui aura mis à mal les institutions financières. Le côté plus incertain de la zone euro et les incertitudes américaines auront poussé les investisseurs à calmer le jeu. Le Livret A et le LDD ont enregistré une collecte nette de 2,35 milliards d’euros au mois de février en recul par rapport au mois de janvier. La diminution du taux de rendement explique en partie cette évolution
A suivre
Aux Etats-Unis, il faudra en début de semaine prochaine suivre le résultat des biens durables du mois de février.
Mercredi, sera communiqué l’indice du climat économique de la zone euro. Qui s’est amélioré ces derniers mois. Pour mars, néanmoins, un recul est attendu.
Jeudi, l’Allemagne présentera son rapport sur l’emploi du mois de mars avec un taux de chômage qui devrait rester stable à 6,9 %.
Jeudi, il faudra également suivre aux Etats-Unis, les résultats revus de la croissance du PIB au quatrième trimestre et la première estimation des bénéfices des entreprises ainsi que les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine achevée le 24 mars.
Toujours jeudi, l’OCDE présentera les perspectives intérimaires pour le G7.
La fin de semaine sera japonaise avec la publication d’une série de résultats comme la production industrielle du mois de février ou les prix à la consommation ainsi que la consommation et les revenus des ménages.

Vendredi, L’INSEE publiera les ventes au détail qui devraient être en hausse grâce au rebond des immatriculations. Si le ralentissement de l’inflation joue positivement, en revanche ; la progression du chômage et la politique d’augmentation des impôts pénalisent la confiance et les dépenses des ménages

Dimanche 31 mars, cela n’a rien à voir avec l’économie, mais il faudra changer d’heure.

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