La semaine économique et financière du 18 mai 2013

Le coin des Epargnants

Les actions, nouveaux refuges pour des investisseurs en mal de rendement ?

Le CAC 40 a terminé la semaine à 4001 points au plus haut depuis le mois de juillet 2011. La hausse est de 11 % en un mois et de 32 % en un an. Cette progression qui intervient en pleine entrée dans la récession de la France est alimentée par les politiques monétaires accommodantes des Banques centrales et par les bons résultats de l’économie américaine. Il faut souligner que les entreprises du CAC 40 dépendent de moins en moins du marché national et évoluent en fonction de leurs propres marchés. Il faut noter également que la bourse anticipe, en règle générale, les rebonds de la conjoncture. L’évolution de ces dernières semaines pourrait annoncer un futur plus clément.

Il n’en demeure pas moins que la bourse de Paris est loin de ses records de 2007 ou de septembre 2000 où le CAC avait frôlé les 7000 points. La bourse de Paris est pénalisée par l’affaiblissement de l’économie française et également par la réduction de la valorisation des compagnies financières.

Depuis le mois de janvier, l’action Renault a fortement progressé, 50 %, grâce à Dacia et à Nissan dont les bénéfices vont dans la poche du constructeur français. Sans surprise, EADS enregistre une hausse de plus de 46 % depuis le début de l’année portée par l’envolée des commandes. Sanofi est également bien orientée.

Toutes les bourses étant au plus haut, des prises de bénéfices devraient intervenir après la distribution des bénéfices. Ces prises de bénéfices pourraient d’autant plus intervenir que la FED pourrait remettre en cause ses injections de liquidités. Certains estiment que le déversement monétaire génère une spéculation dont profitent artificiellement les actions avec un risque d’éclatement soudain et violent. Les faibles taux d’intérêt sur les titres d’Etat incitent les investisseurs à jouer en bourse avec de ce fait une progression rapide des cours.

Bonjour madame la récession, la sortie est par là

Ce ne fut pas une surprise, l’INSEE a annoncé officiellement l’entrée de la France en récession avec laquelle elle flirtait depuis plus d’un an. La question ce n’est pas de se lamenter sur cette destruction de richesses que nous connaissons depuis six mois mais de trouver les moyens de l’éconduire.

La France étant face au vent, le Gouvernement espère que ce dernier changera de direction. Il attend avec impatience un dégel de la consommation en Allemagne et une reprise en Europe du Sud afin d’amener un peu de vigueur en fin d’année. L’autre espoir repose sur le maintien de la croissance américaine qui pourrait également se faire ressentir jusqu’en Europe même si désormais pour notre allié nous sommes un peu moins prioritaire.

A défaut d’une solution par l’extérieur, le Gouvernement recourt à quelques expédients comme le déblocage de l’épargne salariale afin d’atténuer la chute de la consommation.

Evidemment, le retour de la croissance suppose la restauration durable de la confiance sur les marchés financiers et une reprise des gains de productivité avec en sous-jacent une augmentation de l’investissement.

16 mai 2013, le Président se soumet à la réalité économique

En écho à un certain 16 mai 1877 où le Président Mac Mahon avait le choix entre la démission et la soumission, lors de sa conférence de presse, le Président François Hollande a dû reconnaître à demi-mots que la France devait se réformer. La réforme des retraites est désormais officiellement sur les rails tout comme celle de l’épargne. Certes, la conférence de presse a donné lieu à une synthèse des nombreuses déclarations passées. Il n’en demeure pas moins que la question des dépenses publiques reste taboue.

Et ailleurs pendant ce temps là

La zone euro reste au premier trimestre récession pour le sixième trimestre consécutif. Seuls trois pays ont enregistré une croissance positive au premier trimestre dont l’Allemagne mais avec un taux de croissance très faible d’autant plus que le recul avait été marqué au quatrième trimestre.

En revanche, au Japon, le taux de croissance trimestrielle a été évalué à 0,9%, tirée par  la consommation et les exportations. Ces résultats semblent donner raison aux autorités qui ont engagé une politique de relance monétaire. La promesse d’un policy-mix accommodant à l’extrême a conduit le yen à une forte dépréciation. La base monétaire sera doublée grâce à des achats de titres de la dette souveraine.

A suivre

Mardi 21 mai, au Royaume-Uni, le taux d’inflation du mois d’avril sera publié. Il devrait rester au-dessus de l’objectif d’inflation de la Banque centrale (de 2%).

Mercredi 22 mai, le Japon publiera le résultat de la balance commerciale du mois d’avril avec une possible hausse de la valeur des exportations du fait de la faiblesse du yen, et une décélération des importations. Le déficit commercial devrait de ce fait diminuer.

Jeudi 23 mai, au Royaume-Uni sera communiqué le résultat détaillé du PIB du premier trimestre. Le PIB a enregistré une croissance de 0,3% t/t au T1 2013 après s’être contracté au trimestre précédent. En variation sur un an, l’activité a progressé de 0,6%.

Toujours, jeudi sera rendu public les enquêtes PMI de mai pour la zone euro.

En avril, l’indice composite d’activité avait légèrement progressé, à 46,9. En hausse dans la périphérie, l’indice s’était détérioré dans le noyau dur de la zone.

Vendredi, l’INSEE publiera ses enquêtes sur le climat des affaires (mai). Après leur détérioration prononcée en avril, les enquêtes INSEE sur le climat des affaires devrait légèrement s’améliorer. L’Allemagne présentera les résultats détaillés du PIB du premier trimestre et l’indicateur IFO qui devrait rester stable soulignant que la reprise se fait attendre.

Enfin, toujours vendredi, aux Etats-Unis, seront communiqués les résultats des commandes de biens durables pour le mois d’avril. Elles devraient subir le contrecoup des baisses des dépenses militaires.

Partagez