La semaine économique et financière
Le coin des épargnants, une semaine pour rien
La Bourse de Paris a mis fin à deux semaines de hausse en perdant 0,40 %. Mais depuis le début de l’année, la hausse est toujours de 15 %.
Le répit de cette semaine s’explique par des prises de bénéfices et est également provoqué par les incertitudes sur les Etats-Unis. Si d’ici le 30 septembre les parlementaires américains ne parviennent pas à s’accorder pour rehausser le montant maximal de la dette, le gouvernement devra procéder à des coupes budgétaires automatiques. L’hypothèse d’un blocage budgétaire pèse sur les marchés.
Par ailleurs, en reportant la décrue des injections de liquidités, la Fed a ainsi «installé une incertitude et a porté atteinte à sa crédibilité.
Cela, c’est passé cette semaine
Finances publiques, de la valeur relative de la pause
Le Gouvernement a présenté le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014. Le déficit public devrait être ramené de 4,1 à 3,6 % du PIB avec à la clef une moindre progression des dépenses de 15 milliards d’euros, des prélèvements obligatoires au sommet à 46,1 % du PIB et une dette publique battant tous ses records à plus de 95 %.
Malgré la pause fiscale annoncée, les prélèvements obligatoires restent orientés à la hausse avec une série d’augmentation qui frappe l’épargne, le travail, la consommation et l’immobilier avec les droits de mutation. La taxation des supports UC des contrats d’assurance-vie seront aux prélèvements sociaux au fil de l’eau et non plus au moment du rachat.
Economie française, entre deux eaux
La consommation a reculé de 0,4 % au mois d’août mais la confiance des ménages et des affaires s’améliore. Le chômage a diminué de 50 000 grâce aux radiations estivales. Il est difficile, en cette fin de mois de septembre, de se faire une idée réelle de la reprise. Au niveau touristique, la saison a été moyenne avec un début difficile mais un mois de septembre a priori correct. L’augmentation de la pression fiscale joue un effet délétère en matière d’investissement du fait de l’absence de visibilité et de marges faibles.
L’Allemagne, une belle victoire qui peut déboucher sur une longue attente
Les résultats des élections du 22 septembre ont donné à l’Union chrétienne démocrate, le parti d’Angela Merkel, son meilleur score depuis plus de vingt ans (41,5%). En revanche, son allié libéral a disparu du Bundestag, une première depuis 1949, avec un score inférieur à la barre des 5% (4,8%). DE ce fait, il manque 5 voix à la CDU-CSU pour obtenir la majorité absolue des sièges (311 sur 630). Le SPD remporte quant à lui 25,6% des voix, un score en hausse de 3 points par rapport à 2009. Le parti de gauche, Die Linke 8,6% et les Verts 8,4%. A eux trois, les partis de gauche disposent de 319 sièges. Le parti eurosceptique, Alternative für Deutschland, obtient 4,9% des voix et ne peut pas arriver au Bundestag.
Du fait de l’absence de majorité absolue, Angela Merkel, dont le parti obtient le plus de sièges au Bundestag, doit chercher à constituer une coalition.
L’obtention d’un accord sur un « contrat de coalition » pourrait durer plusieurs semaines. La durée moyenne pour une fonder une « grande coalition » est de 37 jours. Les plus longues (en 1976 entre le SPD et le FDP) ont duré 73 jours. En 2005 (entre la CDU-CSU et le SPD), elles avaient duré 65 jours.
Le calendrier est le suivant : le Bundestag se réunira une première fois avant le 22 octobre pour désigner son président. Toutes les options sont ouvertes, certaines plus réalistes que d’autres. Dans l’hypothèse d’un échec des négociations, la Chancelière pourrait être conduite à organiser de nouvelles élections, et tenter d’obtenir la majorité absolue seule ou avec le FDP. S’il y a échec des tractations, la Chancelière peut aussi décider de former un gouvernement minoritaire CDU-CSU. Toutefois, il est probable, dans ce cas, que le SPD durcisse sa position au Bundestag comme au Bundesrat où il est déjà majoritaire et bloque quasi systématiquement le travail législatif. Enfin, toujours dans le cas d’un échec des négociations, une autre option consiste pour les partis de gauche à former un gouvernement majoritaire reposant sur une alliance SPD / Die Linke / Les Verts. Ce serait un séisme permettant aux perdants de prendre le pouvoir.
Toutefois, les divergences entre les trois partis sont telles que ce scénario paraît peu probable. De ce fait, l’option la plus probable est la constitution d’une « grande coalition » entre la CDU et le SPD.
Du fait de sa victoire, Angela Mekel devrait pouvoir appliquer une grande partie son programme. Néanmoins, des concessions devront être faites au profit du SPD.
Des augmentations de pouvoir d’achat sont attendues. Selon certaines estimations, elles pourraient atteindre environ 1% du PIB, soit plus de 28 milliards d’euros. Devraient intervenir une revalorisation de certaines prestations familiales (EUR 7,5 mds pour les allocations familiales qui seraient augmentées de EUR 35 par mois), un plafonnement des loyers au moment du renouvellement du bail dans les villes où le marché immobilier est tendu, l’introduction d’un salaire minimum (à l’échelle fédérale pour le SPD vs. négocié entre partenaires sociaux.
Une réforme du mode de calcul de l’impôt sur le revenu est attendue afin de favoriser les familles avec enfants. Par ailleurs, l’Etat fédéral devrait dépenser au moins EUR 25 milliards supplémentaires dans un vaste programme d’infrastructures routières et technologiques, étalé sur quatre ans et bienvenu après les inondations du printemps dernier et compte tenu de l’obsolescence du réseau de communication. Sur chacun de ces points de la plateforme de la CDU-CSU, le SPD pourrait apporter son soutien, sans trop de difficultés. D’autres propositions de la CDU, comme la revalorisation des retraites des mères de famille, sont plus controversées.
En matière européenne, la continuité devrait être de rigueur. En dépit des divergences affichées pendant la campagne, le SPD a voté en faveur des décisions prises par Angela Merkel dans la gestion de la crise au sein de l’Union monétaire. En outre, l’opinion s’oppose majoritairement à de nouveaux transferts de compétences vers Bruxelles et est hostile à l’idée d’une mutualisation des dettes.
Etats-Unis, le retour du plafond de la dette
Depuis 2011, les Etats-Unis vivent au rythme du relèvement du plafond de la dette publique. Les parlementaires n’arrivant pas à s’accorder sur une alternative aux coupes automatiques (sequestration). A compter du 1er octobre, les finances publiques seront à nouveau l’otage des divisions du Congrès. Un blocage est probable du fait de la volonté de Barak Obama de ne pas céder sur la question de l’assurance-maladie que les Républicains veulent mettre à mal en retardant l’application de la loi d’Obama. Un refus de relever le plafond de dette ne mettrait pas les Etats-Unis en situation de défaut, les investisseurs pouvant reconduire les titres venant à expiration ; en revanche, les dépenses publiques devraient être couvertes par les recettes ce qui signifierait une réduction du déficit à zéro soit un effort de plus de 2,5 % du PIB. En termes de croissance, en cas d’absence de résolution de la crise à moyen terme, les Etats-Unis plongeraient en récession ce qui fragiliserait l’Europe par voie de conséquence.
Italie, Berlusconi n’en finit pas de faire ses adieux
En Italie, Silvio Berlusconi pourrait être exclu par le Sénat du Parlement . Une telle décision pourrait déboucher sur une crise politique avec à la clef des tensions sur les taux.
Cela se passera la semaine prochaine
Lundi 30 Septembre, au Japon, sera annoncée la production industrielle du mois d’août.
Pour la zone euro sera connue l’estimation du taux d’inflation qui a diminué à 1,3% en août, après 1,6% en juillet. Elle pourrait descendre à 1,2% en septembre et rester faible au cours des mois à venir.
Pour le premier jour d’octobre, il faudra suivre aux Etats-Unis, la publication de l’indice ISM manufacturier de septembre. Les enquêtes régionales indiquent non pas un tassement mais une nouvelle amélioration de la confiance. L’indice (national) de l’ISM pourrait ainsi atteindre 56,5, se rapprochant de ses précédents points hauts du début 2011.
Au Japon, il faudra regarder l’enquête Tankan de septembre avec une possible amélioration de la confiance des entreprises. Toujours au Japon, il faudra regarder l’enquête sur les revenus et les dépenses des ménages du mois d’août ainsi que le rapport sur l’emploi. Le taux de chômage devrait rester à 3,8%.
Au Royaume-Uni, sera publié l’indice PMI manufacturier de septembre.
Mercredi, il faudra suivre la réunion de la BCE avec un statuquo en perspective.
Jeudi, il faudra regarder au Royaume-Uni le PMI services de septembre. L’activité dans les services avait légèrement accéléré en août. L’indice CIPS d’activité, qui se situe à un niveau particulièrement élevé (à 60,5, après 60,2 en juillet), pourrait subir une légère correction en septembre.
Vendredi, aux Etats-Unis, il faudra analyser le rapport emploi de septembre. Le taux de chômage devrait rester à 7,3 %.
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