La semaine économique du 22 février vue par Philippe Crevel

Le coin des épargnants

La bourse de Paris a passé une bonne semaine en se rapprochant des  4400 points. Le CAC 40 a, en effet, atteint 4 381 points en progression de 0,94 % sur la semaine. L’indice est à son plus haut depuis septembre 2008.

Les résultats économiques en demi-teinte des Etats-Unis ont eu peu d’impact car elles ont été jugées à l’aune des intempéries climatiques qui ont frappé le pays au mois de janvier. En revanche, les bons résultats financiers des entreprises portent le cours des actions qui bénéficient toujours de la réduction des injections de liquidités et de la défiance des investisseurs à l’égard des pays émergents.

Valeo a gagné 12,63 % à 99,07 euros grâce à un bénéfice net en hausse de 18 % en 2013.

Total s’est apprécié de 1,58 % à 45,60 euros du fait d’un relèvement de sa recommandation par Goldman Sachs

Si les affaires ukrainiennes ont peu d’incidences économiques, elles ont néanmoins comme conséquence de se faire ressentir sur le cours des céréales qui sont à la hausse ces derniers jours.

Le livret A et le Livret de Développement Durable se refont une santé au mois de janvier avec une collecte positive avec une collecte nette de 2,2 milliards d’euros. Les Français ont préféré le cochonnet aux soldes en ce début d’année. Les incertitudes qui pèsent sur la situation économique française les ont conduit à opter pour la prudence d’autant plus qu’ils n’attendent pas d’accalmie sur le front fiscal. Le niveau d’anxiété étant toujours élevé, il est fort à parier que l’année 2014 ne devrait pas enregistrer une inflexion sensible du taux d’épargne.

Le serpent de mer des contrats d’assurance-vie non réclamés et des comptes bancaires inactifs progresse avec l’examen d’une proposition de loi du rapporteur général du Budget à l’Assemblée nationale. La Caisse des Dépôts et Consignation pourrait ainsi recevoir les contrats non réclamés et les fonds des comptes bancaires inactifs. Les banques et les assureurs seraient amenés à effectuer des démarches afin de retrouver les bénéficiaires de manière plus proactive. In fine au bout de 30 ans, l’Etat ramasse la mise…

France, quand l’inflation disparaît des écrans radars

Les prix malgré la hausse de la TVA a, en janvier, ont baissé de 0,6 point ; le taux d’inflation restant campé sur ses 0,7 point. La hausse des taux de TVA  aurait dû avoir un impact de 0,2 à 0,3 point de hausse des prix. Les entreprises ne l’ont pas répercutée pour le moment et ont joué sur leurs marges. L’inflation est trop basse pour de nombreux spécialistes qui réclament une action plus énergique de la BCE.

France et si les revenus étaient trop faibles…

Les salaires nets de biens de nos homologues sont supérieurs aux salaires des Français. Le poids des prélèvements et les exonérations de cotisations limitées à 1,6 fois le SMIC ont abouti à un plafonnement des rémunérations. Le mauvais positionnement de l’outil économique français avec insuffisamment de haut de gamme contraint les entreprises à réduire autant que possible la masse salariale avec comme voie de conséquence une paupérisation croissante des salariés qui depuis des années doivent se contenter de faibles augmentations en grande partie absorbées par le relèvement des impôts. Pour illustrer cette situation, il suffit d’analyser les chiffres de l’INSEE.

Le revenu moyen par ménage était de 20 375 euros en France (métropole + DOM). En métropole, il est de 20 530 euros. Le niveau le plus élevé est atteint en Ile de France avec 24 538 euros. Le plus bas se situe dans le Nord Pas de Calais avec 17 423 euros. Les autres régions sont assez proches les unes des autres. Parmi les régions les plus riches, se trouvent après l’Ile de France, Rhône-Alpes, la région Centre et Provence Côte d’Azur. Parmi les plus pauvres après le Nord-Pas de Calais, Languedoc Roussillon, Lorraine et la Corse.

Etats-Unis, un début d’année à petite vitesse

La fête est finie. Les Etats-Unis retrouvent un rythme de croissance plus lent. Certes, les résultats du mois de janvier doivent être interprétés avec prudence du fait de l’impact des intempéries économiques. Ainsi, les ventes de logements anciens aux États-Unis ont reculé plus que prévu en janvier avec une baisse de 5,1 %, le plus mauvais résultat enregistré depuis 18 mois.

Au mois de janvier, la production industrielle a reculé de 0,3%, et le seul secteur manufacturier a enregistré une baisse de 0,8%.

Dans le secteur de la construction. Les mises en chantier ont plongé de 16% en janvier et sont en recul sur un an, pour la première fois depuis août 2011.

Point positif, le marché du travail n’est pas impacté pour le moment

L’analyse des derniers résultats macroéconomiques soulignent qu’il ne faut pas trop exagérer la reprise américaine. En effet, le bon taux du dernier trimestre 2013, 3,2%, supérieur au rythme potentiel de l’économie évalué à 2,5 % s’explique par les reconstitutions de stocks.

La croissance de l’économie américaine campe depuis 2011 autour de 2 % avec la création annuelle de 2,025 à 2,642 millions d’emploi correspondant en rythme mensuel à la création de 169 000 à 205 000 emplois.

Il faut noter que les dernières indications sur les prix semblent témoigner d’un éloignement des forces déflationnistes. Néanmoins, l’inflation sous-jacente reste à un niveau faible autour de 1,5 % voire 1 % pour certains experts.

Au niveau des prévisions économiques, le taux de croissance de l’économie américaine devrait se situer entre 2,3 et 2,6 % en 2014 avec une amélioration sensible pour le second semestre.

A suivre, next week

Mardi 25 Février, il faudra regarder pour la France les enquêtes INSEE sur le climat des affaires du mois de février. L’indicateur est annoncé stable du fait des incertitudes qui pèsent sur la conjoncture française. Il faudra suivre toujours, en France, les résultats de la commercialisation des logements neufs du 4ème trimestre et ceux de la construction de logements  pour janvier.

Mercredi 26 Février, ce sera le tour du Royaume-Uni de donner le résultat de sa croissance au 4ème trimestre 2013 qui devrait ressortir en hausse à 0,7 point soit une belle croissance.

En France sera attendu avec toujours autant d’attention les résultats du chômage du mois de janvier.

Jeudi 27 Février, aux Etats-Unis, seront communiqués les résultats des biens durables du mois de janvier qui devraient s’inscrire en baisse d’environ 3,5 % du fait des intempéries et des résultats décevant de l’aéronautique.

Pour la zone euro sera connu l’indice du climat économique L’indice du climat économique de la Commission européenne s’était inscrit à la hausse à 100,9 en janvier, son plus haut niveau depuis juillet 2011. Il devrait encore être en hausse en février.

Pour l’Allemagne sera publié le rapport emploi du mois de février. Un nouveau recul du chômage est attendu.

Pour la France, seront connus les résultats de l’enquête de conjoncture auprès des ménages de février et les indices des prix des logements anciens pour le 4ème trimestre 2013.

Vendredi 28 Février, plusieurs résultats japonais seront rendus publics dont la production industrielle de janvier. Du fait des achats en hausse en anticipation de la future hausse de TVA, la production devrait avoir progressé d’environ 4% en janvier.

Le rapport sur l’emploi japonais du mois de janvier devrait se conclure sur le maintien d’un taux de chômage à 3,7 %.

L’enquête sur les revenus et dépenses des ménages de janvier, toujours au Japon devrait indiquer que les dépenses des ménages ont augmenté de 1%. La demande de biens durables reste forte à la veille de la hausse de TVA.

Enfin sera rendu public le taux d’inflation du mois de janvier au Japon qui devrait se situer autour de 1,2 %.

Ce même vendredi, il sera également communiqué pour la zone euro, la prévision d’inflation pour le mois de février qui devrait rester à un niveau très faible, 0,7 %.

En France, il faudra regarder avec attention la consommation des ménages en biens de  janvier et les indices de prix de production et d’importation de l’industrie / janvier.

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