mars 2004 : la recherche en France

21/01/2004, classé dans

LA RECHERCHE EN FRANCE

Pour les dépenses de recherche, la France est au 4ème rang mondial derrière les Etats-Unis (44 % du total de l’OCDE), le Japon (17%) et l’Allemagne (8,6%). La France contribue pour sa part à 5,2 % du total de l’effort de recherche de la zone OCDE.

La recherche comporte, en France, un important pôle public. De grands centres dont le plus important est le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) accapare une grande partie des ressources. Les liens entre recherche publique et secteur privé sont faibles malgré les efforts déployés par François d’Aubert, ministre de la recherche de 1995 à 1997.

En ce qui concerne la recherche privée, elle est très concentrée sur les très grandes entreprises qui bénéficient des subventions et des réductions d’impôt.

La recherche publique est régulièrement en proie à des mouvements sociaux. Les revendications portent sur les salaires et sur les conditions de travail. Les chercheurs du secteur public avant tout en charge de la recherche fondamentale ont des rémunérations inférieures à leurs collègues du privé ou ayant choisi d’émigrer. Le nombre de chercheurs étant parti à l’étranger, essentiellement aux Etats-Unis est en augmentation.

Les liens entre les différents acteurs publics, instituts et universités en particulier, sont insuffisants. La recherche publique vit en vase clos et est très segmentée.

Or, la croissance d’un pays est de plus en plus dépendant de la qualité de sa recherche. Dans une économie mondialisée, les économies occidentales pour conserver leurs avantages comparatifs se doivent d’être innovantes.

1. la recherche en France

En 2001, la dépense nationale de recherche et développement atteint en France 32,7 milliards d’euros ; elle est financée à 45 % par l’administration.

La recherche et développement a en France connu une croissance de 1979 à 1993 plus rapide que celle du PIB passant de 1,68 à 2,40 % du PIB. De 1993 à 1999, le niveau de l’effort a baissé pour s’établir 2,18 % du PIB. Il a légèrement réaugmenté depuis en s’établissant à 2,20 % du PIB en 2002.

Effort de recherche en 2000

Dépense de recherche en % su PIB Chercheurs/population active en %
Etats-Unis 2,7 8,1
Japon 2,98 9,6
Allemagne 2,48 6,4
France 2,19 7,0
Royaume-Uni 3,78 5,5
Suède 3,78 9,6

Les travaux de recherche ont mobilisé en France près de 320 000 personnes en 2000.

En 2000, plus de 5000 entreprises et centres techniques industriels ont effcetué des travaux de R &D. Les entreprises de plus 500 salariés réalisent 80 % de la dépense de recherche et développement et emploient 70 % des chercheurs. Ces entreprises reçoivent la quasi totalité des financements publics.

Le secteur public de la recherche comprend les établissements publics à caractère scientifique et technique, les laboratoires de recherche des établissements industriels et commerciaux, les services de recherche du ministère et des universités. En équivalent temps plein, la recherche publique a mobilisé en 2001, 63 000 personnes.

Les administrations publiques de recherche ont exécuté pour 6,5 milliards d’euros d’activités de recherche.

 L’Institut national de la recherche agronomique
 L’Institut national de recherche en informatique et en automatique
 Le centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts
 L’institut national de recherche sur les transports et leur sécurité
 Le Centre national de la recherche scientifique
 L’Institut national de la santé et de la recherche médicale
 L’Institut de recherche pour le développement
 Le laboratoire central des ponts et chaussées

Il y a plusieurs établissements publics qui ont à titre principal ou accessoire des activités de recherche :

 Le CEA
 L’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
 L’institut de recherche pour l’exploitation de la mer
 L’institut polaire français Paul Emile Victor
 Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
 Le centre national d’études spatiales
 Le bureau de recherches géologiques et minières

A ces organismes, il faut ajouter la recherche universitaire.

La contribution des entreprises

Depuis 1995, la part des entreprises dans la recherche dépasse 50 % en ce qui concerne le financement.

En 2001, le montant total des dépenses des entreprises a atteint 20,780 milliards d’euros. 80 % est financé directement par les entreprises, 10 % sous forme de contrat d’administration et le reste via des concours internationaux.

Plus de 5000 entreprises réalisent des travaux de recherche mais 100 réalisent 66 % des activités de R&D. Cet effort de recherche est concentré sur 5 secteurs (56 % du total) : industrie automobile, communication, pharmacie, aéronautique, instruments de précision.

Le budget de la recherche (recherche stricto sensu + participation des autres ministères comme lé défense ou l’éducation nationale) a en 2004 augmenté de 0,9 % pour s’établir à près de 9 milliards d’euros contre 8,8 milliards d’euros en 2003. Les grandes priorités de la recherche sont l’espace, les sciences du vivant, les mathématiques, al physique et la chimie.

2. Les problèmes de la R&D en France

Le sommet européen de Barcelone avait fixé un objectif pour les Etats membres d’un effort de recherche de 3 % du PIB pour 2010. Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a retenu un objectif de 2,6 % du PIB pour 2006.

Le problème de la recherche n’est pas spécifique à la France. Le retard est avant tout européen. En 2000, les Etats-Unis ont consacré 100 milliards d’euros de plus que l’Europe des 15 à la recherche. Cet écart a doublé en 5 ans ce qui explique en grande partie le différentiel de productivité entre les Etats-Unis et l’Union européenne.

On compte 9 chercheurs pour 1000 habitants aux Etats-Unis contre 5 pour 1000 en Europe (7 pour 1000 en France). La part des brevets déposés a baissé en Europe depuis 1985 alors que les Etats-Unis progressent. La part de la France décline ; elle est au 5ème rang pour les brevets derrière les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et l’Allemagne.

L’âge moyen des chercheurs dans le secteur public augmente du fait d’un faible recrutement de jeunes ; il est près de 47 ans dans les établissements administratifs style CNRS.

Le gouvernement dans un souci d’ouverture sur l’extérieur et afin d’améliorer les perspectives de carrière avait décidé, dans le cadre du budget 2004, de supprimer 500 emplois statutaires ce qui lui est fortement reproché aujourd’hui. Cette suppression s’accompagnant d’un recours à des CDD concernait le CNRS qui est l’établissement emblématique et le plus syndiqué.

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