FMI – janvier 2014 : l’Europe doit bouger

22/01/2014, classé dans

Le Fonds monétaire international opte, dans ses prévisions du mois de janvier, pour un optimisme raisonné. L’organisation internationale considère que le renforcement de la croissance au second semestre 2013 devrait se confirmer en 2014 et 2015. De ce fait, elle prévoit une croissance de l’économie mondiale de 3,7 % en 2014 et de 3,9 % en 2015. Le FMI considère que le risque d’inflation est quasi nul avec comme conséquence un alourdissement de la charge de la dette surtout si les taux d’intérêts sont amenés à augmenter avec la fin progressive des injections de liquidités par les Etats-Unis.

Dans son analyse du mois de janvier, le point clef est l’adresse à la Banque centrale européenne d’être plus proactive dans la gestion de la zone euro. Le FMI demande à la Banque centrale de s’inspirer de la méthode américaine ou britannique. Il incite les Européens à poursuivre leurs réformes structurelles et d’avancer dans le fédéralisme économique.

La zone euro au cœur des préoccupations du FMI

La zone euro sort de la récession avec un taux de croissance qui devrait être de 1 % en 2014 et de 1,4 % en 2015. Le Royaume, grâce à sa politique monétaire expansive devrait atteindre 2,25 % de croissance en 2014 et 2015. Le FMI demande à la BCE de pratiquer des injections de liquidités à plus long terme avec le cas échéant des prêts ciblés afin de dynamiser la demande et réduire la fragmentation du marché financier.

Le FMI fixe un programme d’action clair pour l’Europe :

  • Couper le lien entre les banques et les banques afin de favoriser le crédit au secteur privé
  • Evaluer les bilans des banques
  • Réparer les bilans des banques et le cas échéant les recapitaliser
  • Achever l’Union bancaire en unifiant les dispositifs de supervision
  • Favoriser l’investissement et poursuivre les réformes structurelles

Il n’est par sûr que la BCE se plie aux souhaits du FMI. La BCE demeure, en effet, assez timide même si dans les derniers comptes rendu elle signale qu’elle a conscience des risques déflationnistes. EN revanche, il n’y pas encore de consensus pour entrer dans un nouveau cycle de prêts à long terme. L’Union bancaire bute, dans sa réalisation, sur les oppositions entre pays membres, les Allemands ne souhaitant pas que leurs banques locales soient supervisées par l’échelon européen.

Avec la sortie de la récession du Sud de l’Europe, les investisseurs commencent à s’intéresser à nouveau à l’Espagne ou au Portugal mais le financement demeure très compartimenté ne favorisant pas la relance de l’investissement.

le FMI assez confiant sur la reprise américaine

Le FMI prévoit pour les Etats-Unis une croissance de 2,8 % en 2014 après 1,9 % en 2013. La croissance pourrait atteindre 3 % en 2015. L’amélioration est en partie liée à l’assouplissement des hausses d’impôt et aux moindres réductions des dépenses en application de l’accord budgétaire. EN revanche, pour 2015, un durcissement budgétaire est attendu et devrait peser sur la croissance.

Ralentissement en vue au Japon

Au Japon, le FMI revoit ses projections à la baisse pour le Japon du fait de l’augmentation de la TVA qui devrait peser sur l’activité. Le taux de croissance devrait être de 1,7 % en 2014 et de 1 % en 2015.

Quelques doutes sur les pays émergents

Le FMI souligne que les pays émergents profiteront de la progression de la demande extérieure des pays avancés lais que de nombreuses faiblesses structurelles pourraient entraver leur développement.

Les économies émergentes et en développement devrait enregistrer une croissance de 5,1 % en 2014 et de 5,4 % en 2015.

La croissance chinoise qui demeure soutenue par l’investissement devrait s’établir à 7,5 % en 2014 et 2015.

Les marchés financiers des pays émergents devraient rester instables avec des mouvements de capitaux assez importants en liaison avec le changement de la politique monétaire américaine. Des sorties de capitaux sont à attendre avec des variations des taux de change. Les pays ayant des balances des paiements courants déficitaires seront vulnérables à ces mouvements de capitaux.

La Chine devra poursuivre sa réorientation économique en réduisant l’investissement en faveur de la consommation. L’inquiétude sur la situation financière des collectivités locales et de certaines entreprises progresse.

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Le FMI trace un tableau en demi-teinte de l’économie mondiale avec un raffermissement de la croissance et en confirmant la sortie de la récession de l’Europe. Il n’en demeure pas moins que l’organisation internationale reste prudente sur les évolutions économiques et financières à court et moyen terme compte tenu des menaces liées à la gestion des dettes et à l’impact de la fin progressive des injections de liquidités.

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