Combien pourrait coûter la faillite grecque ?

27/01/2015, classé dans

La zone euro fonctionne sur la base d’une communauté. En partageant la monnaie, nous sommes mutuellement solidaires. C’est le principe d’une union monétaire. Aujourd’hui, la Grèce traverse une grave crise; deman, cela pourrait un autre pays. Une sortie de la Grèce marquarait certainement le début de la fin de la zone euro à moins de prendre des mesures fortes pour aller dans le sens de l’intégration économique.

En cas de défaut de la Grèce, ce sont les Etats et les contribuables de la zone euro qui seraient amenés à payer l’addition, environ 194 milliards d’euros au pays, sont en première ligne.

Il faudrait éponger le premier plan d’aide qui porte sur près de 53 milliards d’euros.

Premier plan d’aide

 ©  Eric Dor/IESEG

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 ©  Eric Dor/IESEG

Il faudrait par ailleurs éponger le deuxième plan d’aide à la Grèce destiné à faciliter la restructuration de la dette détenue par les investisseurs privés, à recapitaliser les banques grecques en difficulté et à continuer à financer le pays. Cette contribution passe par des garanties apportées sur les emprunts du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Cette institution  a déjà prêté 141,8 milliards à la Grèce sur plus de 30 ans avec une période de 10 ans sans versement d’intérêts. Le montant des engagements de la France atteint 31 milliards d’euros, celui de l’Allemagne  41,3 milliards (

Au total, si la Grèce faisait défaut sur la totalité de sa dette européenne, le coût  pour a France pourrait atteindre 42 milliards, soit 646 euros par Français.  Annuler ces 40 milliards d’euros ce serait un don de 40 milliards à la Grèce

Il faut  ajouter les pertes éventuelles des banques nationales de la zone euro (« eurosystème »). Au 31 décembre 2013, celles-ci possédaient encore 22,7 milliards de dette grecque. « Selon les estimations, ce montant serait encore d’une vingtaine de milliards en 2014 », explique Éric Dor. En raison de sa part dans le capital de la BCE, la Banque de France est ainsi exposée à hauteur de quelque 2,6 milliards, a calculé l’économiste.

La Grèce était enfin endettée vis-à-vis de l’Eurosystème à hauteur de 41,7 milliards d’euros en novembre 2014 dans le cadre du système de paiement interbancaire Target 2. En cas de sortie de la zone euro, la Banque de Grèce resterait endettée de ce montant vis-à-vis de la BCE sans pouvoir le convertir en nouvelle drachme. La perte pour la BCE serait donc répartie sur les banques nationales restant dans la zone euro. Le coût est évalué pour la Banque de France à 8,5 milliards.

L’exposition des banques commerciales et des assureurs est moindre après l’effacement déjà opéré en 2012.

 ©  Eric Dor/IESEG
 ©  Eric Dor/IESEG

Ce désengagement est similaire sur le secteur privé grec. Les banques françaises ne sont plus exposées qu’à hauteur de 1,646 milliard, une somme à laquelle il faut tout de même ajouter 471 millions de dollars d’expositions vis-à-vis des banques grecques.


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