Retour sur 2012
Les titres sont empruntés au répertoire des Rolling Stones en hommage à leurs 50 ans de carrière
Satisfaction ou I can’t get no satisfaction
La zone euro aura passé le cap de l’année 2012 malgré les sombres pronostics de certains, malgré la récession et malgré le feuilleton sans fin de la Grèce. L’accord de l’Allemagne sur le traité budgétaire ainsi que le revirement de position de François Hollande ainsi que la possibilité pour la Banque Centrale européenne d’intervenir sur le marché secondaire expliquent la détente sur les taux d’intérêt des pays exposés. La décision du 13 décembre 2013 aménageant la dette grecque a constitué le dernier épisode d’une année mouvementée sur le front des dettes souveraines. Logiquement, jusqu’en 2014, la question grecque devrait moins préoccuper l’Europe sous réserve que la situation économique s’améliore ce qui n’est pas une garantie. Les avancées sur l’union bancaire ont conclu l’année 2012.Il reste du chemin à parcourir pour parvenir à une Europe fédérale dotée d’un budget permettant de faire face à des chocs asymétriques. Il n’en demeure pas que fidèle à sa tradition l’Europe a, dans la difficulté, réalisé quelques progrès.
Gimme Shelter
L’économie mondiale a, en 2012, s’est caractérisée par une divergence des grandes zones géographiques. La zone euro s’est enfoncée dans la récession ; les Etats-Unis ont réussi à maintenir une croissance de 2 %, l’Asie a ralenti tout en conservant des taux élevés autour de 8 % pour la Chine. La bonne surprise provient de l’Afrique qui confirme son décollage avec des taux de croissance dignes de pays émergents. L’Amérique latine a connu une évolution plus complexe avec une crise qui se développe en Argentine et une conjoncture qui reste porteuse au Brésil.
Doom and gloom
La zone euro a payé élevé le prix de sa non-intégration. L’Europe n’est plus divisée est/ouest mais nord/sud. Les pays en crise se situent au sud à l’exception de l’Irlande et les pays à faible taux de chômage et à déficits publics maîtrisés sont au nord. L’Italie, l’Espagne, le Portugal et l’Italie ont rejoint la Grèce dans la récession. Il est également à signaler que Chypre est confrontée à un risque de banqueroute. L’application des plans d’assainissement qui visent à réduire les déficits publics et les déséquilibres commerciaux entraîne un fort ralentissement des économies concernées avec en plus de forte interférences. Le chômage atteint des sommets en Espagne, en Grèce, en France et en Italie. La France devrait terminer l’année avec plus de 300 000 demandeurs d’emplois de plus qu’en 2011. En prenant tout ceux qui recherchent un emploi, la France compte 4,6 millions de demandeurs d’emploi (catégories A, B,C) ; avec les DOM, le nombre est de 4,9 millions. 500 000 jeunes de moins de 25 ans sont à la recherche d’un emploi.
Highwire
2012 en matière de placements, en France, a été marquée par une hausse sensible des prélèvements sur les revenus de l’épargne et le patrimoine avec la fin du prélèvement libératoire, la hausse des prélèvements sociaux, le plafonnement de certaines niches fiscales, le retour à l’ancien barème de l’ISF…
2012 a connu la fin du boom de l’immobilier et la reprise des actions avec une hausse sensible du CAC 40. Côté épargne, le Livret A et le LDD ont fait le plein au niveau de la collecte en surfant sur la crise et l’effet d’aubaine créé par le relèvement des plafonds. L’assurance-vie tout en maintenant un bon niveau de collecte a connu des prestations toujours élevées preuve de l’entrée en maturité du produit. Il est à signaler que malgré la décollecte négative, l’encours de l’assurance-vie a continué à progresser. Les rendements de l’assurance-vie pour 2012 tourne autour des 3 % en phase avec les faibles taux d’intérêt pratiqués sur les emprunts publics des pays à bonne signature. Les Français malgré les retournement du marché actions sont restés frileux sur cette classe d’actifs échaudés par leurs précédentes mésaventures. La part des unités de compte dans les contrats d’assurance-vie a continué à baisser tout comme les OPCVM actions. Le nombre d’actionnaires directs a atteint, en France, un plancher bas autour de 4 millions.
Hand and fate
Au niveau politique, les élections n’ont pas été favorables aux sortants à l’exception de Barack Obama mais qui est, par ailleurs, en cohabitation avec une Chambre des Représentants républicaine. En 2013, des élections majeures sont prévues en Italie et en Allemagne. La situation italienne sera regardée de près compte tenu de la situation financière de l’Etat et du retour peu appréciée par les investisseurs de Berlusconi. En Allemagne, Angela Merkel semble bénéficier d’une avance suffisante dans les sondages mais des surprises ne sont pas impossibles. En France, 2013 sera une année sans élection, phénomène assez rare pour le noter et qui devrait permettre l’engagement de plusieurs réformes. Néanmoins, 2014 se préparera dès l’année prochaine avec en perspective les importantes élections municipales.
One more shot
La question du financement de la protection sociale demeure un marronnier des débats publics. Le Conseil d’Orientation des Retraites a tiré la sonnette d’alarme pour les retraites avec un déficit qui pourrait dépasser 20 milliards d’euros d’ici 2020. Il y aussi le déficit de l’assurance-maladie et le financement de la dépendance qui ont été laissé en suspens du fait des élections. En 2013, l’heure des choix sonnera.
Hot stuff
Quelques points positifs pour conclure, la décrue des prix de l’énergie devrait favoriser la reprise tout en étant le talon d’Achille de l’économie européenne. La sortie de la crise de la zone euro devrait favoriser une appréciation des cours des entreprises surtout celles les plus internationalisées. En revanche, attention aux entreprises qui dépendent trop du marché européen ou de la consommation française. Si la facture fiscale risque de s’accroître au premier semestre, une stabilisation est attendue au second avec en perspective les élections municipales.
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