Livret, un mythe qui a la peau dure

15/01/2009, classé dans

LIVRET A, UN SYMBOLE DIFFICILE A MANIER

Les Français aiment les symboles. Le taux du Livret A en est un dont le maniement est toujours sujet à polémiques. Son augmentation apparaît comme une décision normale et juste quand sa baisse est jugée comme une mesure antisociale. Or, il faut toujours se méfier avec les symboles ; ils sont souvent trompeurs. La fixation du taux du Livret A à 4 % n’était que la traduction de l’augmentation de l’inflation qui en rythme annuel dépassait alors 3 %. Le rendement réel du fameux Livret détenu par plus de 46 millions de Français n’était au mieux que de 1 %.

Avec la décrue des cours des matières premières et les menaces déflationnistes, le taux d’inflation est revenu de manière rapide au-dessous de 2 %. Le rendement du Livret A en a été augmenté d’autant.

Or, le Livret A est un instrument d’épargne de court terme, liquide et sans risque. Il n’a donc pas vocation à offrir des rendements élevés. A titre de comparaison, le rendement des SICAV monétaires est actuellement après impôt d’environ 1 %. La baisse des taux d’intervention des banques centrales doit s’accompagner par une baisse des taux d’intérêt à court pour permettre une relance de l’économie. La baisse du taux du Livret A est un message adressé à l’ensemble de la place financière. Il ne faut de plus oublier que le Livret A finance le logement social. Afin de soutenir l’économie et d’éviter d’entraver les capacités d’investissement d’HLM, il apparaît souhaitable que les ressources issues du Livret A ne soient pas trop chères. Il est difficile de défendre l’idée qu’il faut plus de logements sociaux et maintenir élevé le taux du Livret A.

L’encours du Livret A a dépassé 133 milliards d’euros au mois de janvier en progression de près de 15 % sur un an. Cette progression résulte tout à la fois de son aspect attractif, de la méfiance des Français vis-à-vis des autres produits financiers et de leur volonté d’accroître leur épargne de précaution avec l’accumulation des mauvaises nouvelles économiques.

Le retour à un taux de 2,5 % qui n’est pas le plus faible taux que le Livret A ait connu ces dernières années (2 % en 2005). Ne devrait pas provoquer d’importantes sorties du fait du contexte économique. En revanche, les Français seront peut-être tentés de placer une partie de leurs ressources sur des contrats d’assurance-vie du fait que les compagnies d’assurance ont annoncé des taux de 4 à 4,5 % pour leur fonds euros.

Le rendement du Livret A net d’inflation devrait être voisin de 1,5 point sur les prochains mois ce qui est loin d’être faible en ces temps incertains.

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