Les Marxistes s’en vont, les Stones arrivent
En 1990, des affiches à Prague annonçaient « les chars russes partent, les Stones arrivent ». À l’époque, Mick Jagger avait financé l’éclairage du château de Prague. 26 ans plus tard, les Stones débarquent à Cuba sous la forme d’un concert gratuit. Ce concert interviendra dans la foulée du voyage historique du Président américain Barack Obama prévu les 21 et 22 mars. Mars sera donc cubain mais au-delà de ces évènements, quel est le potentiel d’une des principales îles des Caraïbes ?
Malgré l’embargo américain persistant depuis plus de 50 ans et le maintien de politiques économiques à dominante marxiste et autarcique, Cuba, peuplé de 11 millions d’habitants, est la première économie de la Caraïbe.
Du fait du passage de trois ouragans et d’une crise de la balance des paiements en 2008, la croissance économique cubaine a ralenti, passant de 2,7 % en 2013 à 1,4 % en 2014. Pour 2015, une reprise semble s’être manifestée surtout à partir du deuxième semestre. La croissance a dû se situer entre 3 et 4 %.
Depuis 2008, le Président Raul Castro a engagé des réformes visant à libéraliser légèrement le système économique socialiste centralisé et planifié cubain. La loi d’investissements étrangers, la création d’une zone de développement économique spéciale autour du port de Mariel, l’ouverture graduelle de certains secteurs d’activité au privé ou la création de marchés automobile et immobilier nationaux.
Si le rétablissement des relations diplomatiques avec les États-Unis, l’assouplissement de l’embargo, devraient accroître l’intérêt des investisseurs étrangers pour ce pays, le poids et la lenteur de l’administration, la complexité du cadre macroéconomique, la forte centralisation des décisions et les difficiles conditions de financements constituent des entraves non-négligeables à l’installation des entreprises étrangères.
Le tourisme, un gisement de richesse pour Cuba
Le tourisme joue un rôle clef ans le développement des îles des Caraïbes qui bénéficient de conditions météorologiques et d’un environnement attractifs. Du fait de sa taille et de son positionnement géographique, Cuba dispose d’un potentiel sans pareil en la matière. Cuba se place déjà troisième au palmarès du tourisme caribéen derrière Cancún au Mexique et la République dominicaine. D’après l’Association des hôteliers et du tourisme de la Caraïbe, Cuba a reçu plus de 3 millions de visiteurs en 2014, soit 5,3 % de plus qu’en 2013. La plupart viennent du Canada, d’Europe et d’Amérique du Sud.
Après l’assouplissement en 2012 de l’interdiction faite aux ressortissants des États-Unis de voyager à Cuba, le nombre de touristes américains a commencé à s’accroitre pour atteindre 98.000 personnes soit une hausse de 33 %. Durant un certain temps, Cuba sera l’endroit à la mode d’autant plus que l’île est encore incroyablement semblable à ce qu’elle était dans les années 50. De nombreux touristes auront l’impression de faire un voyage dans le temps.
Cuba risque néanmoins de buter sur des problèmes d’infrastructures d’autant plus que les investissements ont eu tendance à baisser ces dernières années. Cela devrait limiter les possibilités d’accueil des touristes. Pour certains, en l’état actuel, Cuba ne pourrait attirer que de 4 à 10 % de touristes en plus.
À terme, l’essor touristique de Cuba devrait légèrement rebattre les cartes au sein de la zone « Caraïbes » les îles Vierges américaines, Aruba, les Bahamas et Cancún devraient voir leurs activités touristiques légèrement déclinées.
La France fait partie des dix premiers partenaires commerciaux de Cuba. Les entreprises françaises interviennent essentiellement sur les secteurs de l’agroalimentaire, du tourisme, du nautisme, de la construction, de l’énergie, des biens d’équipements industriels et des transports…
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