Islande, la douche écossaise
De 2000 à 2007, l’Islande était devenue l’eldorado de l’Europe du Nord. De pays pauvre qui se classait au 70ème rang en termes de richesse par habitant, l’Islande avait réussi à décrocher la 6ème place.
L’essor islandais reposait sur le développement de son secteur bancaire et financier. Idéalement placée entre l’Europe et les Etats-Unis, membre de l’espace économique européen mais pas de l’Union européenne et pas surveillée monétairement comme les pays de la zone euro, l’Islande surfait sur la vaque de la titrisation. L’Ile jouait à être une Suisse du Nord, une place off shore pour les banques américaines, irlandaises ou anglaises.
Certes, du fait d’une croissance qui dépassait les 5 %, des tensions existaient et se traduisaient par une inflation difficilement maîtrisée. Par ailleurs, l’Etat avait tendance à croire dans la bonne étoile des banques en s’endettant au-delà de raison. A la veille de la crise, la dette islandaise dépassait les 150 % du PIB.
Surtout les engagements des banques représentaient des sommes astronomiques qui dépassaient par nature les moyens d’intervention de la banque centrale. Ces engagements étaient de trois à quatre fois le PIB.
L’explosion de la bulle financière a eu pour conséquences que les banques étrangères ont rapatrié leurs capitaux à grande vitesse afin de faire face à leurs propres engagements laissant dans les banques islandaises les tranches les plus toxiques. Ces dernières ont du être nationalisées. En outre, l’Islande a du demander l’aide du FMI pour éviter la banqueroute.
Depuis 2008, l’Islande doit faire face à une descente aux enfers dans précédent. Elle affiche la contraction la plus forte jamais enregistrée de son PIB au troisième trimestre, l’effondrement de ses banques et de sa monnaie.
Le produit intérieur brut (PIB) de l’Islande a chuté de 5,7% au troisième trimestre par rapport à la période de trois mois précédente, et de 7,2% en rythme annuel, selon des chiffres préliminaires du bureau des statistiques.
L’évolution du PIB du deuxième trimestre a été révisée à -6,2% en rythme annuel contre -6,5% lors d’une précédente estimation. Sur une base trimestrielle, le chiffre du deuxième trimestre a été révisé de -2% à -0,4%.
« Bien sûr, l’Islande va être confrontée à une contraction importante, mais nous espérions voir une amélioration en base trimestrielle », commente Petter Sandgren, à la tête des marchés monétaires chez SEB.
« La demande intérieure en Islande est très déprimée parce qu’il n’y a toujours pas de fonctionnement complet du système financier. »
Le Gouvernement prévoit une baisse du PIB de plus de plus de 8 %. Le retour de la croissance n’est pas attendue avant 2011.
Les autres activités de l’Islande connaissent également des difficultés. La pêche avec la raréfaction des ressources et l’instauration de quotas connaît des jours difficiles.
Néanmoins, l’économie non financière dépend de la pêche (plus de 50% de ses exportations en 2006). L’Islande a entrepris de diversifier son économie (aluminium, biotechnologies, informatique…), en s’appuyant notamment sur le tourisme (300 000 touristes par an).
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