Investir dans l’éducation n’est pas la plus mauvaise des idées

04/07/2016, classé dans

La croissance, c’est une combinaison de travail, de capital et de progrès technique. Au-delà des composantes traditionnelles, la science économique, depuis des années, souligne l’importance de l’éducation afin de favoriser l’innovation et la diffusion des techniques. L’éducation permet l’ascension sociale et une plus grande homogénéité de la population ce qui est également favorable à la croissance.

 

Depuis le milieu des années 80, l’éducation est étudiée par les macro-économistes pour identifier son impact sur le progrès économique. Ainsi, en 2011, Hanushek et Woeßmann ont modélisé la relation entre le taux moyen de croissance et des mesures composites de qualité du capital humain. Appliqué à la France, ce modèle permet d’estimer l’effet sur la croissance d’une amélioration des résultats de son niveau d’éducation mesuré par les tests PISA de l’OCDE à travers deux scénarios. Le premier permettrait à la France de rejoindre le niveau PISA de l’Allemagne, le second celui de la Corée du Sud, qui, dans ce classement mondial, atteint les meilleurs scores. La croissance du PIB pourrait être accrue de respectivement 0,12 et 0,28 point par an d’ici 2050 et de 0,37 et 0,83 point par an entre 2050 et 2075. L’impact est cumulatif à travers une diffusion des connaissances et des process de générations en générations. Selon les travaux des économistes, une année d’étude supplémentaire, accroît, en moyenne, les salaires de 5 % à  20 %.

 

Ces évaluations supposent que des réformes soient mises en œuvre pour améliorer l’efficacité du système éducatif. Le facteur clef pour une augmentation du niveau est la réduction des inégalités. Ainsi, en France, l’écart moyen de performance entre le quart des élèves les plus défavorisés et le quart des plus favorisés représente 24 % de la moyenne nationale, révélant le poids des inégalités sociales et économiques sur les performances des élèves. En Allemagne, cet écart est de 16 %, en Corée du Sud, il est de 5 %. Il apparaît donc possible d’améliorer les scores PISA et d’atteindre les résultats de l’Allemagne et de la Corée du Sud tout en réduisant les inégalités scolaires d’origine sociale. Un effort sur le nombre d’élèves par classe et sur les méthodes d’enseignement pourrait générer une réelle amélioration tout comme une meilleure orientation post-bac afin de réduire le taux d’échec durant les études supérieures.

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