Il faut savoir ce que l’on veut

26/03/2009, classé dans

Au mois de janvier 2009, les Américains ont épargné 5% de leur revenu disponible brut contre 0,4 % au mois de décembre 2008. Durant des années, les économistes se sont alarmés du faible niveau d’épargne des Américains mais aujourd’hui, le retournement de tendance leur apparaît comme une mauvaise nouvelle car évidemment cela signifie que la consommation va diminuer.

En période de crise, les citoyens épargnent plus afin de se prémunir du risque chômage. Par ailleurs, les commentateurs, en ayant répété que la crise serait longue et dur, conduisent les acteurs économiques à l’extrême prudence.

Avec une balance commerciale déficitaire de plus de 800 milliards de dollars ces dernières années, et une balance des paiements courants déficitaires à hauteur de 6 % du PIB, les Etats-Unis ont développé un mode de croissance reposant sur la surconsommation et l’épargne importée. Au moment où les Etats pour endiguer la crise s’endette à grande vitesse, il est assez rassurant que les Américains épargnent. Il faut constater que les investisseurs commencent à renâcler à souscrire aux émissions de bons de Trésor proposées par les Etats-Unis ou par le Royaume-Uni. La peur d’une bulle obligataire et de l’arrivée de l’inflation ainsi que la concurrence des entreprises qui émettent des titres obligataires fortement rémunérées expliquent le faible engouement vis-à-vis des titres publics.

Depuis quelques années, les flux de capitaux se sont traduits pour les occidentaux par des flux sortants plus importants que les flux entrants. Témoignage de la désindustrialisation et de la mondialisation, ces flux négatifs n’ont pas été compensé par un saut technologique permettant de créer de nouveaux secteurs d’activités.

Aujourd’hui, l’objectif des occidentaux est de bénéficier de l’apport des fonds souverains qui pèsent environ 3000 milliards de dollars et des fonds de pension afin qu’ils puissent jouer un rôle structurant dans la regénérescence du capitalisme.

La crise actuelle par son impact déflationniste pose, en effet, le problème du financement de la sortie de crise et celui des nouveaux investissements. Il ne faut pas qu’il y ait un transfert durable sur les pouvoirs publics faute de quoi nous ne sommes pas certains d’avoir la meilleure allocation d’actifs.

Le problème actuel sera de relégitimer le marché et les banques comme catalyseurs de l’investissement productif. Le marché est indispensable pour donner l’orientation et sur longue période, il se trompe moins que les Etats. Mais considérées comme les principaux fautifs de la crise actuelle et en manques de liquidités, les banques se voient, aujourd’hui, contestées.

Si la France est moins concernées par la baisse brutale de la demande mondiale, elle est, en revanche, très fragile aux variations de conjoncture du fait de la souscapitalisation de ses entreprises et du fait que plus d’un salarié sur quatre dépend d’un groupe étranger contre 15 % en Allemagne ou 11 % aux Etats-Unis. Or, ce sont les centres extra territoriaux qui sont les premiers concernés par des plans sociaux.

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