France, croissance toujours y croire

25/04/2015, classé dans

Des signes positifs se manifestent sur le front de la consommation en Europe et notamment en France mais, en revanche, au niveau de l’offre, l’attentisme prédomine. Il ne faut pas oublier qu’en début de reprise, il y a traditionnellement un décalage entre offre et demande. La demande réagit assez vite aux stimuli quand l’offre a besoin de temps et de visibilité. Il faut, en outre, prendre en compte que les surcapacités de production sont encore élevées freinant ainsi les dépenses d’investissement.

Le taux d’investissement productif est à un niveau bas depuis de nombreuses années. L’écart avec les Etats-Unis est d’environ 2 % de PIB. Le problème n’est pas spécifique à la France, il concerne l’ensemble de l’Europe.

Les derniers résultats des enquêtes sur le climat des affaires n’ont rien de réjouissant tout comme la publication des indices PMI de l’institut Markit sont ressortis en baisse dans l’industrie (-0,4 point, à 48,4), comme dans les services (-1,6 point, à 50,8). L’indice composite s’est, de ce fait, inscrit en net repli (-1,3 point, à 50,2).

L’indice de l’INSEE sur le climat des affaires est, de son côté, resté stable en France. A 96, il demeure en-dessous de son niveau moyen de long terme (100).  L’indicateur ressort en hausse de deux points pour l’industrie, mais perd un point pour le bâtiment, les services et le commerce de détail.

Point peu encourageant, l’indicateur de retournement pour l’ensemble des secteurs est dans la zone indiquant une incertitude conjoncturelle. Dans l’industrie il est en zone favorable quand dans les services il est en zone défavorable.

Néanmoins au-delà de ces résultats ponctuels, il y a quelques sources de satisfaction. Dans l’industrie, le ratio « nouvelles commandes / stocks » reste orienté à la hausse. De plus, la baisse des indices PMI doit être relativisée car elle concerne tous les pays européens et que ces indices restent en zone de croissance au-dessus de 50. Pour l’indice INSEE, il faut noter que pour l’industrie, il repasse au-dessus de sa moyenne longue période ce qui est en soi un petit évènement. Le taux d’utilisation des capacités de production est également en hausse constante. Pour le commerce de détail, malgré la baisse de l’indice de confiance de l’INSEE, ce dernier demeure également au-dessus de sa moyenne de longue période à 103.

Au niveau de la consommation, quelques petits signes positifs se font jour même s’il ne faut pas tomber dans un optimisme béat.

Ainsi, en France, sur le premier trimestre, les ventes de véhicules neufs sont en progression de 6,9 % par rapport à 2014 mais la grande partie de cette hausse est imputable aux flottes de véhicules, les particuliers restant très prudents.

Au niveau de la grande distribution, la FNAC ou Carrefour ont enregistré des hausses de respectivement 2 et 2,5 % de leur chiffre d’affaires. Cela rompt avec la tendance baissière des années précédentes. Cette progression s’explique par le gain de pouvoir d’achat généré par la baisse des prix de l’énergie mais aussi par l’augmentation de la population (0,8 % en un an). Le secteur du tourisme profite à plein de l’amélioration de la situation financière des ménages avec une reprise des ventes des billets de TGV après trois années de recul. En revanche, le secteur de l’habillement reste sinistré avec une diminution des ventes de 2,1 % en valeur depuis le début de l’année. La concurrence sur ce secteur et les conditions climatiques ainsi que la multiplication des opérations de promotion expliquent ce repli.

Il faut souligner que les enquêtes indiquent que les ménages sont plus disposés à dépenser qu’auparavant. L’indice qui mesure leurs intentions en la matière est au plus haut depuis cinq ans.

Compte tenu des éléments communiqués, le taux de croissance du PIB pourrait se situer autour de 0,3 % sachant que l’INSEE et la Banque de France ont retenu un taux de croissance de 0,4 % et que ce taux ressort à 0,1 % des enquêtes de confiance. Une accélération est toujours attendue pour le deuxième trimestre.

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