Conjoncture, la croissance repasse dans le rouge
L’INSEE a communiqué le 14 novembre les résultats de la croissance du troisième trimestre 2013. Comme il était prévu, le PIB en volume* s’est contracté de 0,1 % après une croissance au deuxième trimestre de 0,5 %.
Cette contraction est liée à un moindre dynamisme de la consommation des ménages qui ne progresse que de 0,2 % au 3ème trimestre contre 0,4 % au deuxième. Cette faible progression ne permet pas de compenser la diminution inquiétante de l’investissement. En effet, la formation brute de capital fixe (FBCF) baisse de nouveau de –0,6 % après –0,4 %.
Au deuxième trimestre, la consommation des ménages avait été boostée par les dépenses d’énergie qui traditionnellement sont plus faibles au 3ème trimestre.
De ce fait, la demande intérieure finale (hors stocks) ne permet aucune croissance de l’économie. Sa contribution à la croissance est nulle après +0,4 point au trimestre précédent.
Encore plus inquiétant est la baisse des exportations qui est de 1,5 % contre une hausse de 1,9 % au deuxième trimestre. De plus, les importations continuent d’augmenter ce qui va contribuer à dégrader notre solde commercial. Les importations ont augmenté de 1,0 % après une hausse au deuxième trimestre de 1,6 %. De ce fait, la contribution comptable du commerce extérieur à la croissance du PIB est négative à hauteur de 0,7 point contre une contribution neutre au cours du trimestre précédent.
Les variations de stocks ont évité une contraction plus nette du PIB en contribuant positivement à hauteur de 0,5 point (après +0,1 point). Cette augmentation des stocks peut être appréciée positivement comme le signe que les entreprises anticipent une reprise de l’activité dans les prochains mois.
Comme il était attendu et au vu des annonces des plans de licenciements, la production de biens et services a reculé au troisième trimestre de 0,3 % après une hausse de 0,9 % au deuxième trimestre. La production manufacturière s’est retournée assez fortement avec une baisse de 1,0 % contre une hausse de +2,0 % au deuxième trimestre.
Les résultats du troisième trimestre marquent bien que l’embellie du deuxième trimestre était en partie artificielle. Deux points sont inquiétants, la baisse continue de l’investissement et la régression des exportations. La consommation des ménages n’est plus la roue de secours de la croissance en raison de la dégradation du pouvoir d’achat. Il est à noter que de toute façon compte tenu du sous-investissement, l’outil productif français a du mal à répondre à la demande interne et à s’adapter à la demande extérieure.
Malgré ses mauvais signaux, la France devrait éviter de retourner en récession avec le retour à une faible croissance au dernier trimestre de l’année 2013 qui devrait se situer entre 0 et 0,1%. Sur l’année, la croissance devrait être proche de zéro.
Ces résultats devraient inciter les pouvoirs publics à mener des actions plus dynamiques en faveur de l’investissement afin d’augmenter la croissance potentielle de la France.
* Les volumes sont mesurés aux prix de l’année précédente chaînés et corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
Le PIB et ses composantes
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