Chypre au bord du gouffre
Si entre 2004 et 2008, Chypre, grâce à l’euro, a vécu sur un petit nuage avec un taux de croissance de 4,1 % par an, depuis cette île de la Méditerranée vit un enfer. En 2009, le PIB s’est contracté de 1,9 % et en 2012, la chute pourrait atteindre 2,3 %.
Chypre est en grande partie victime de la financiérisation de son économie et de sa dépendance à la Grèce. Au mois de juin dernier, Chypre a officiellement fait appel aux bailleurs internationaux afin d’éviter la banqueroute. Cette demande d’assistance fait l’objet ce jour d’un examen par l’Eurogroupe. Le besoin de financement peut être évalué entre 6 à 12 milliards d’euros.
La situation de Chypre est d’autant plus délicate que le déficit de son compte courant dépasse 15 % du PIB, le déficit commercial étant de 10 % du PIB.
L’adhésion à la zone euro a entraîné une réduction de l’inflation qui s’est traduite par des augmentations de salaire supérieures aux gains de productivité. Cette détérioration de la compétitivité a favorisé le déficit commercial. En outre, les crédits ont connu une forte croissance, 20 % par an entre 2006 et 2008.
La spécialisation financière de Chypre a abouti à une augmentation rapide des actifs bancaires qui ont atteint 750 % du PIB en 2012 ce qui est deux fois plus que la moyenne de la zone euro. Le poids des services d’intermédiation financière est passé de 5 à 9 % de 199( à 2012. Fortement exposées aux actifs grecs, la restructuration de la dette de la Grèce a mis en difficulté l’ensemble de la place financière.
Déficit commercial, déficit public et insolvabilité du système bancaire a conduit Chypre à être dégradée et à être exclue des marchés financiers.
la Troïka devra donc refinancer l’Etat et les banques. La facture devrait être entre 6 et 12 mais certainement entre 10 et 12 milliards d’euros.
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