BFM Business : Epargne, les réformes à venir du gouvernement
Philippe Crevel était l’invité d’Intégrale Placement. Il a commenté les propositions de la majorité concernant la réorientation de l’épargne des ménages vers les entreprises.
Après l’instauration du Prélèvement Forfaitaire Unique, le Gouvernement entend, en effet, réorienter l’épargne des Français vers les entreprises et notamment vers les PME. C’est une vieille rengaine ! Mais est-ce qu’il y a un véritable problème ? Vieille antienne. Tous les gouvernements depuis plus de 30 ans tentent de réorienter l’épargne vers les entreprises. Rappelons nous sous Giscard des Sicav Monory, puis sous François Mitterrand du PEA. François Hollande avec le rapport Berger / Lefèbvre voulait également modifier les lignes.
Le financement des entreprises françaises s’effectue essentiellement par les banques quand aux Etats-Unis, ce rôle est joué par le marché. Cette situation est souvent mise en avant pour expliquer le nombre réduit d’entreprises de taille intermédiaire. Mais, en Allemagne, ce sont également les banques qui financent les entreprises.
Que propose la majorité et qu’est ce que pourrait reprendre à son compte Bruno Le Maire dans sa loi sur les entreprises ?
Bonne nouvelle, Edouard Philippe et Bruno Le Maire se sont engagés lors de la réunion sur l’investissement de productif de ne pas modifier la fiscalité. Logiquement, le futur projet de loi entreprise devrait comporter un volet épargne salariale, un volet épargne retraite et un volet financement entreprise.
Son attendus une diminution du forfait social, un changement de la formule de calcul pour la participation en ce qui concerne les PME, une convergence des différents produits d’épargne retraite collectifs avec la création d’un compte épargne retraite personnel.
Pour l’assurance-vie, une remise au goût du jour des fonds euro-croissance est envisagée avec une garantie du capital qui serait progressive afin de favoriser la détention longue. Cette garantie progressive est censée, par ailleurs, permettre aux assureurs de diversifier la composition de leurs fonds euros.La création d’un nouveau type de SICAV à vocation régionale destiné au financement des PME a été également suggérée.
La France ne manque pas de dispositifs spécifiques en faveur de l’épargne investie dans les entreprises. Pour le financement régional, il y a les Fonds d’Investissement de Proximité qui donne droit à une réduction d’impôt de 18 % de l’investissement, frais d’entrée inclus, pris en compte dans la limite de 12 000 euros pour un célibataire et de 24 000 euros pour un couple. Pour la Corse, ce taux est de 38 %, pour l’Outre Mer, 41 %.
Pour le financement des PME, l’épargnant peut déjà investir dans les FCPI ou dans les fonds éligibles au PEA-PME. Certes, ce dernier n’a pas rencontré un grand succès. 62 000 PEA ouverts et 1 milliard d’euros d’encours au 30 juin 2017.
La limite de l’investissement dans les PME provient de l’étroitesse de ce marché. En Par ailleurs, les dirigeants ne souhaitent guère l’entrée des fonds au sein de leur capital. Les fonds exigent une forte rentabilité et la mise en place de process de reporting.
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