Quand 2018 déçoit !

30/07/2018, classé dans

Au 2ème trimestre comme au 1er, l’économie française a enregistré une croissance de 0,2 %. Ce résultat décevant confirme la rupture par rapport à 2017 marquée par une croissance moyenne de 0,5 % par trimestre.

 

La croissance « en mode petit train de sénateur du 2e trimestre » a été freinée par les grèves et par l’accumulation des jours fériés au mois de mai. L’économie française est également gênée par des goulots d’étranglement liés à l’insuffisance de l’investissement de ces dernières années et par les difficultés que rencontrent les entreprises pour recruter. Par ailleurs, la hausse des prélèvements obligatoires et la remontée de l’inflation érodent le pouvoir d’achat des ménages, ce qui entraîne une baisse de la consommation.  Mais cette stagnation semble dépasser la France et concerne l’ensemble de la zone euro. La hausse des prix du pétrole a un impact sur tous les pays européens en réduisant le pouvoir d’achat des ménages et les marges des entreprises.

 

La consommation en panne

Les dépenses de consommation des ménages en France ont diminué de 0,1 % après une hausse de 0,2 % au 1er trimestre.

L’investissement des entreprises répond présent

L’investissement continue de croître, ce qui est encourageant pour la croissance des prochains trimestres. La formation brute de capital fixe (FBCF) a connu une progression de 0,7 % après +0,1 %. Ce bon résultat repose sur l’accélération de l’investissement des entreprises (+1,1 % après +0,1 %). Après une forte progression en 2017, l’investissement des ménages s’est contracté de 0,1 % après un gain de 0,2 % au 1er trimestre. La hausse des prix de l’immobiliers commencerait peut être à dissuader certains ménages à investir.

Au total, la demande intérieure finale hors stocks contribue autant à la croissance qu’au 1er trimestre (+0,2 point).

Le commerce extérieur, le talon d’Achille de l’économie française

Le commerce extérieur a pesé négativement sur la croissance. Sa contribution a été de -0,3 point après une contribution nulle au 1er trimestre. Les importations ont connu une forte hausse, soit +1,7 % après −0,3 %, quand les exportations n’ont augmenté que de 0,6 % après −0,4 %.  Ce mauvais résultat témoigne de la restauration incomplète de la compétitivité de l’économie française.

Les stocks favorables à la croissance

À l’inverse, les variations de stocks ont contribué positivement à la croissance (+0,3 point après 0,0 point).

L’objectif des 2 % de croissance s’éloigne

Avec ce deuxième trimestre de croissance à 0,2 %, l’objectif de 2 % de croissance annuelle fixé par le Gouvernement semble difficile à atteindre malgré l’acquis de 2017. Si une amélioration est attendue au second semestre, la croissance annuelle devrait se situer autour de 1,7 %. L’amélioration sera concentrée sur le dernier trimestre avec le second volet de baisse des cotisations salariales, contrepartie de la hausse de la CSG, et la réduction de la taxe d’habitation. En revanche, la diminution des créations d’emploi devrait jouer négativement sur la croissance. Cette moindre croissance ne sera pas sans incidence sur le cours de l’exécution du budget 2018 qui sera moins facile qu’en 2017. Le Gouvernement devrait être contraint de mener des opérations de régulation budgétaire et de lancer un réel plan d’économies.

Au niveau international, les menaces de guerre commerciale pourraient peser sur les échanges extérieurs. Par ailleurs, la croissance britannique devrait être fortement bridée par les incertitudes sur la conclusion d’un éventuel accord avec l’Union européenne. Or, le ralentissement du Royaume-Uni est une mauvaise nouvelle pour la France car ce pays est l’un des meilleurs clients de la France..

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