mars 2004 : L’impératif de l’éducation

21/01/2004, classé dans

EDUCATION NATIONALE

La France compte 14,4 millions de jeunes scolarisés. En 1960, il y en avait 10 millions. L’augmentation du nombre d’étudiants, d’élèves ou d’apprentis s’est interrompue au milieu des années quatre-vingt-dix. Ces dernières, le recul a atteint 300 000.

La dépense intérieure d’éducation représente 7 % du PIB soit plus de 100 milliards d’euros. Le budget de l’Education nationale est le premier de la nation. Depuis 1974, la croissance des dépenses d’éducation a été supérieure à celle du PIB. Seuls le Danemark, la Suède et les Etats-Unis consacrent au sein de l’OCDE une part supérieure de leur PIB à l’éducation. Depuis 1974, les dépenses du premier et du second degré ont respectivement augmenté de 96 et 76 % ; celles du supérieur de 29 % ; étrange pays qui consacre peu d’argent aux formations supérieures.

En matière de formation, la France se situe dans la moyenne avec un taux de 22 % des 26/64 ans ayant un diplôme d’enseignement supérieur. En 2001, 69 % d’une classe d’âge atteint le BAC contre 34 % en 1980. Chaque année, 7 % des jeunes d’une classe d’âge quitte le système éducatif sans aucune formation.

Au 31 janvier 2001, près de 1,3 million de personnes sont rémunérés par l’Education nationale dont 89 % exercent dans le secteur public. Plus de 75 % de ce personnel est enseignant.

L’Education nationale française souffre de son surpoids qui la rend difficile à adapter aux exigences des temps modernes. L’Education nationale a été forgée avec comme principes l’enseignement des valeurs de la République, la cohésion sociale, l’universalisme. Or, l’école est confrontée à la montée de l’islam, à la violence, à Internet et aux nouvelles techniques d’enseignement. Le fossé avec le monde du travail n’a jamais été réellement comblé.

La réforme de l’Education nationale est un serpent de mer ; pourtant, il est indéniable que l’avenir des jeunes français passe par un enseignement en phase certes avec nos valeurs mais aussi aux besoins et aux attentes de notre économie. Il est vain de vouloir de force de construire de beaux esprits si cela aboutit à créer de jeunes demandeurs d’emploi remplis d’amertume. De 1968 à 1986 en passant par 1983, les réformes se sont ensablées. Combien de ministres ont du se résigner à abandonner leurs projets et se contenter de réformettes administratives ?

Il est de plus en plus admis que la formation ne serait se limiter à celle reçue dans sa jeunesse ; elle se doit d’être permanente ; l’important c’est d’avoir la faculté d’apprendre durant toute sa vie. La France doit sans nul doute réaliser un effort en destination des étudiants et mieux promouvoir la formation par alternance. Il faut certainement réfléchir à un système qui permet tout à la fois de motiver et de responsabiliser les enseignants qui aujourd’hui confrontés à un public difficiles baissent parfois les bras. Il faut aussi développer des techniques d’évaluation et de formation permanente des professeurs. Il faut cesser de penser qu’une fois l’orientation effectuée que ce soit à 10, 13 ou 18 ans toute une vie est jouée. La notion de seconde chance doit être une réalité et non un slogan.

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