La consommation fait de la résistance

22/07/2009, classé dans

La consommation des ménages en bien manufacturés s’est accrue de 0,7 % au premier semestre et de 1,4 % au mois de juin. Le résultat du premier semestre est le meilleur enregistré depuis 2007

La consommation de produits manufacturés représente un quart de la consommation totale. Les trois quarts sont l’alimentation, l’habitation et les services (loisirs, téléphone…)

Sur le premier trimestre même si un essoufflement est constaté, l’effet prime à la casse est indéniable (4,7 % au premier semestre mais recul de 0,2 % en juin). Les modalités de sortie de la prime à la casse conditionneront l’activité de ce secteur au premier semestre 2010.

Si sur le premier semestre, le secteur de l’habillement a connu un repli de 0,3 %, les soldes du mois de juin ont rencontré malgré les déclarations négatives des professionnelles un succès (+3,6 % au mois de juin).

Au-delà de la prime à la casse, la consommation des ménages enregistre de bons résultats du fait de :

• la désinflation

• la non reconstitution de leur patrimoine

Sur un an, les prix ont baissé de 0,5 % et de 0,1 % au mois de juin. Les prix de l’énergie ont baissé de 17,4 % et les prix des produits alimentaires de 0,4 %. Les prix des légumes ont baissé de 5,6 % en un an. Il n’y a pas en revanche de déflation. L’inflation sous-jacente corrigée des données saisonnières demeure positive autour de 1,5 % par an.

Le pouvoir d’achat des Français devrait s’accroître entre 0,5 et 0,9 % cette année ce qui est toujours favorable à la consommation.

Face à la crise et à la différence des précédentes, les ménages français n’ont pas accru leur effort d’épargne. Il reste autour des 15 % du revenu disponible brut. Aux Etats-Unis, en moins d’un an, il est passé de 0 à 6,9 % du revenu disponible brut.

Les ménages français auraient pu avoir la tentation d’accroître leur effort d’épargne tant pour reconstituer leur patrimoine qui a été affecté par la dépréciation des actifs que par précaution.

La faible exposition des ménages français aux actions peut expliquer que la reconstitution du patrimoine ne soit pas une priorité. Par ailleurs, le taux d’épargne français n’avait que très faiblement baissé ces cinq dernières années et se situait largement au-dessus de la moyenne de l’OCDE et de l’Union européenne.

Par ailleurs, il faut souligner que le plan de relance du Gouvernement avec la suppression pour les Français à revenus modestes du premiers de l’impôt sur le revenu commence à faire ses effets.

La montée du chômage ne pèse pas encore trop sur la consommation du fait qu’elle est encore récente, les dispositifs sociaux jouant leur rôle de soupape de sécurité.

Le processus de désinflation est arrivé à son terme et les gains en la matière pour la consommation sont derrière nous.

Le maintien d’un haut niveau de la consommation est conditionné à l’arrêt des destructions de l’emploi.

Compte tenu de la nature de notre économie (services pour les trois quarts et secteur industriel centré sur les transports), la sortie de crise risque d’être lente mais moins heurtée que celle de nos partenaires.

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