La confiance vient d’en bas !

21/06/2015, classé dans

La reprise économique en zone euro ne sera effective que si les différents acteurs économiques retrouvent un bon niveau de confiance. Même si des progrès ont été enregistrés, la confiance reste bien en-deçà de sa moyenne de longue période au sein de plusieurs Etats de la zone euro. Après avoir progressé à la fin de l’année 2014 et au début de l’année 2015, les indicateurs de confiance sont sur un plateau.

Au niveau de la consommation, la confiance des ménages est repassée au-dessus de son niveau de longue période en Allemagne mais aussi en Espagne. En revanche, la France et l’Italie restent à la traîne.

Cette amélioration de la confiance ne modifie pour le moment qu’à la marge les comportements des ménages. Leur taux d’épargne ne recule qu’en Espagne ; les crédits aux ménages s’améliorent en Allemagne et en Italie mais faiblement ; les permis de construire se redressent en Allemagne et très faiblement en Italie. Il faut sans nul doute plusieurs mois afin que les comportements évoluent d’autant plus que la phase de stagnation ou de récession a été longue.

Quels sont les facteurs pouvant jouer en faveur de la confiance des ménages ? Il apparaît clairement que l’évolution du chômage est un facteur déterminant. L’amélioration du niveau de confiance en Espagne est concomitante avec  la baisse du chômage. La hausse des salaires réels ne peut, seule, générer de la confiance au regard des résultats de la France. Ce facteur doit s’accompagner de création d’emploi et d’une réelle augmentation du pouvoir d’achat

En ce qui concerne les entreprises, la confiance s’améliore dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne, en Espagne ou en Italie. La France est en retard par rapport à ses partenaires même s’il y a un frémissement. La reprise de l’investissement est, en règle générale, concomitante avec le retour de la confiance. Il sera possible de vérifier cette causalité en France étant donné que l’INSEE annonce une augmentation de la formation de capital fixe des entreprises pour les prochains mois. Les crédits aux entreprises progressent uniquement en France, ce qui n’est donc pas synonyme d’une reprise de l’investissement.

Echaudées par trois longues années de crise et par la brièveté du rebond de 2010, les entreprises et les ménages demeurent encore prudents au niveau de leur comportement économique. Néanmoins, la reprise du crédit dans plusieurs pays, notamment en Europe du Sud, semblerait que les agents économiques croient en la reprise. La progression de la consommation commence à inciter le secteur du commerce à investir. Les grandes enseignes et les réseaux franchisés ont engagé des programmes d’investissement pour réagir à la concurrence d’Internet

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