Colloque sur l’épargne retraite et la dépendance : Argus de l’assurance 30 mars 2010

06/04/2010, classé dans

Philippe Crevel est intervenu à l’occasion du colloque organisé le 30 mars 2010 au Pavillon Dauphine par l’Argus de l’Assurance sur l’épargne retraite et la dépendance.

Accéder à la présentation de Philippe

Ci-dessous le plan

Pas de problème d’épargne :

Le taux d’épargne est à son plus haut : plus de 16 % du revenu disponible brut

L’assurance-vie a renoué avec une croissance à deux chiffres

Les produits ne manquent pas : articles 39/82/83/ Madelin/PERP/PERCO/Prefon/Corem

Les Français seraient-ils fâchés avec l’épargne retraite ?

Oui à croire les statistiques des produits de la loi de 2003 :

• 1,4 million de PERP encours 5 milliards d’euros + 23 % en un an
• 500 000 Perco ouverts : encours 3 milliards d’euro : + 63 % en un an

L’épargne retraite est-elle fiscalement pénalisée ?

Non, la France figure même dans le peloton de tête des pays pour els avantages fiscaux et sociaux dont bénéficient l’épargne retraite, en 4ème position derrière la République Tchèque, l’Allemagne et le Canada mais devant les Etats-Unis ou le Royaume-Uni.

Le problème est ailleurs

L’épargne retraite, une goutte d’eau en France par rapport à la répartition

L’épargne retraite n’a pas rencontré le succès car le taux de remplacement de la retraite par répartition est élevé et du fait de l’absence de régimes professionnels : 85 % des revenus des retraités sont issus de la répartition

Des produits d’épargne ont longtemps joué le rôle de substitut aux produits d’épargne retraite : l’assurance-vie, véritable couteau suisse. En vertu de quoi, les épargnants se réorienteraient vers des nouveaux venus.

Complexité et incohérence

La mauvaise monnaie chasse la bonne

Quand on assigne à un produit plusieurs objectifs, il n’en atteint aucun :

Perco tout à la fois produit d’épargne salariale et d’épargne retraite

Perp : produit populaire destiné à une clientèle à taux marginal élevé

La retraite par répartition est difficile à appréhender ce qui complique le marché de l’épargne retraite. Même avec les relevés de situation individuelle, la connaissance de son niveau de revenus à la retraite est délicate.

La retraite par capitalisation n’est pas non plus source de grande lisibilité :

Régimes fiscaux et sociaux qui diffèrent d’un produit à un autre : exemple les sorties en rente

Dans ce paysage tourmenté, il serait dangereux de vouloir le redessiner.

Il faut trouver de la cohérence :

L’idéal serait de pouvoir constituer un second et un troisième piliers

La réforme systémique si elle était engagée pourrait dégager une espace pour la création de véritables 2èmes piliers.

Pour les produits individuels, il y a la tentation de réinventer un second assurance-vie avec le risque de déshabiller Paul pour habiller Jacques.

Un produit retraite est un produit avec sortie en rente.

Pour avoir des sorties en capital, il y a d’autres produits et cela répond à d’autres objectifs.

Il y a évidemment des moyens d’améliorer le PERP

• Rendre la rente plus flexible et l’intégrer en prenant en compte le cycle de vie
• Aligner le taux technique garanti sur celui en vigueur pour les Contrats Madelin
• Accepter les rétrocessions tout en les affichant
• Intégrer de la prévoyance dans le PERP

Pour la dépendance, le PERP aura déjà du mal à financer les retraites. Pour la dépendance, les sommes sont telles qu’il ne faut leurrer l’épargnant.

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