Assurance-vie : un avril bon cru ?

27/05/2013, classé dans

Même si l’assurance-vie se fait encore battre par les deux livrets défiscalisés que sont le Livret A et le Livret de Développement Durable, elle réalise un mois d’avril correct. Le produit phare de l’épargne française a été conforté par le rapport sur l’épargne longue. Par ailleurs, le contexte économique et financier avec la valorisation des actions et la diminution des transactions immobilières a joué en faveur de l’assurance-vie depuis le début de l’année.

 La collecte nette se confirme même si le Livret A fait la course en tête

La collecte nette du mois d’avril pour l’assurance-vie a été de 1,9 milliards d’euros soit 40 % de celle du Livret A et du LDD qui a été de 4,6 milliards d’euros.

L’assurance-vie enregistre son cinquième mois de collecte positive avec un total depuis le mois de janvier de 9 milliards d’euros ce qui est moins que le Livret A et le LDD qui ont enregistré de leurs côtés une collecte nette de 20,66 milliards d’euros. Il ne faut pas oublier que l’encours de l’assurance-vie est de 1416 milliards d’euros et celui des livrets A et LDD de 363 milliards d’euros.

La confirmation de la collecte positive de l’assurance–vie repose sur une reprise des cotisations et la poursuite de la diminution des rachats. Elle s’inscrit dans un environnement économique dégradé qui incite les Français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution et à reporter leurs investissements (immobiliers) ou leurs achats importants (voiture, équipements logement…).

Cette évolution témoigne également de la confiance des Français vis-à-vis de leurs produits d’épargne préférés que ce soit l’assurance-vie ou le Livret A.

Les cotisations en hausse sur fond de déprime économique

Les cotisations ont atteint plus de 11 milliards d’euros au mois d’avril soit une progression de 20 % par rapport au mois d’avril 2011. Depuis le mois de janvier, les cotisations se sont élevées à 44,75 milliards d’euros en progression de 10 %.

Les bons résultats de la bourse ont conduit les épargnants, depuis le début de l’année, à revenir prudemment sur les unités de compte qui sur les quatre premiers mois captent 15 % des cotisations contre 13 % durant la période équivalente de 2011.

 Les prestations reculent au nom de la confiance et de la prudence

Les prestations continuent leur mouvement de repli avec une baisse de 4 % en avril. Elles s’élèvent 9,18 milliards d’euros. La diminution sur les quatre premiers mois de 2013 est de 16 % avec 35,8 milliards d’euros de rachats. Les prestations représentent 7,8 % des encours en baisse de 0,7 point par rapport à fin décembre.

Après la crise des dettes publiques européennes qui a marqué les esprits en 2011 et 2012, le retour au calme cette année limite les sorties anxiogènes. La volonté des pouvoirs publics de conforter l’assurance-vie comme placement long joue certainement un rôle dans la réduction des rachats.

Le recul de l’immobilier comme valeur refuge réduit les sorties de l’assurance-vie. La chute du nombre de transactions immobilières a pour conséquences de moins solliciter l’assurance-vie en tant que source d’apports personnels. Ce mouvement devrait se poursuivre sur l’ensemble de l’année.

L’encours poursuit son petit bonhomme de chemin 

L’encours de l’assurance-vie a atteint 1416 milliards d’euros contre 1391 milliards d’euros à la fin du mois de décembre. Il était de 1406 milliards d’euros à fin mars. Cette progression est à la fois liée aux collectes nettes positives mais aussi à la valorisation des unités de compte avec un CAC 40 qui a progressé de près de 9 % depuis le 1er janvier.

 En attendant « l’euro-croissance »

François Hollande a promis que la réforme de l’assurance-vie serait au programme de cette année. Il semble avoir fait sienne les propositions du rapport Karine Berger et Dominique Lefebvre afin de mieux orienter l’épargne longue vers les entreprises. Si au moment où la bourse reprend quelques couleurs, il y a une opportunité pour favoriser une réallocation de l’épargne des Français. Néanmoins, il faut que cette réforme ne détruise pas la confiance. Il est nécessaire que le produit soit simple et accessible faute de quoi il y a un risque de connaître un échec à la mode « contrat DSK ou NSK ». Pour ne pas un peu plus compliquer le marché de l’épargne, il serait peut être utile non pas de créer un nouveau type de contrat mais de donner la possibilité aux assurés d’intégrer dans leurs contrats d’assurance un fonds euros ouvert un peu plus aux valeurs d’entreprises…

 

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