Quel avenir pour le PERP ?
Le Plan d’Epargne Retraite Populaire est un des deux produits créés par la loi Fillon de 2003. Produit d’épargne individuel, il s’adresse avant tout aux salariés qui, jusqu’à maintenant, ne bénéficiaient pas d’un régime fiscal incitatif permettant la constitution d’un supplément de revenu par capitalisation. Le Cercle des Epargnants a réalisé avec l’appui de son Observatoire de l’Epargne Retraite qu’il a créé avec le CECOP dirigé par Jérôme Jaffré et l’IFOP un premier bilan du PERP
Le PERP, après des début prometteurs, marque le pas. Critiqué du fait de sa sortie en rente, de sa complexité, le PERP éprouve des difficultés à trouver sa place dans le paysage français de l’épargne.
Le PERP souffre d’un problème d’identité.
Le PERP n’est connu que par 42 % des Français et seulement 13 % d’entre eux ont l’intention d’en souscrire un dans l’année qui vient. Pour 54 % des Français, le manque d’information explique leur faible engouement pour ce produit. Il doute de son efficacité et de son utilité pour préparer la retraite (49 % des citations. L’obligation de sortie en rente souvent perçue comme le principal handicap n’est citée que par 9 % des sondés. Néanmoins, il faut souligner que pour les revenus supérieurs à 3500 euros mensuels et disposant d’un patrimoine financier supérieur à 10 000 euros, l’aliénation du capital constitue une véritable contrainte.
Le PERP est, de ce fait, un produit qui a été souscrit par un public plus jeune et plus modeste que prévu. L’âge moyen est de 38 ans. Il en résulte que le montant des primes versées est faible.
Les PERP souscrits le sont avant tout en fonds euros et intègrent peu d’unités de comptes ; la part action et private-equity y est très faible. Le nombre limité de souscription n’incite guère les professionnels à proposer des fonds innovants et risqués dans le cadre de la gestion d’actifs.
En l’état actuel, le PERP n’est plus un produit « tête de gondole » pour les banques et les assurances compte tenu de sa faible rentabilité liée à des coûts de gestion élevés et à une collecte faible.
Récapitulatif du nombre de PERP distribués
Au 31 décembre 2005 :
Ø 1,7 million de PERP souscrits (1,4 million fin 2004)
Ø 1,3 milliard d’euros d’encours (500 millions d’euros fin 2004)
Ø 80 % des versements sur des supports euros
47 % des souscripteurs ont moins de 40 ans.
Répartition selon l’âge
Age de souscription d’un PERP
En % du total
Moins de 30 ans : 19 %
De 30 à 39 ans : 28 %
De 40 à 49 ans : 31 %
De 50 à 59 ans : 21 %
Plus de 60 ans : 1 %
Source FFSSA
Mode de distribution des PERP :
Ø 81 % en réseau bancaire (fin 2004 : 86 %)
Ø 19 % en réseau assurance (fin 2004 : 14 %)
Les banques ont, la première année, capté le marché du fait d’une politique commerciale agressive qui a abouti à la signature de PERP de circonstances. Il en résulte des primes mensuelles versées faibles et un risque de désilluion inversement proportionnel. Les primes versées sur les PERP des assureurs sont en moyenne deux fois plus élevées que pour ceux des banques.
Répartition selon le montant d’encours
Moins de 500 euros : 85 %
De 500 à 1000 : 8 %
De 1000 à 2000 : 3 %
De 2000 à 5000 : 3 %
Plus de 5000 : 1 %
Chiffres FFSA
PERP/Madelin, même combat
Le lancement des contrats Madelin qui offrent des couvertures retraite et prévoyance pour les indépendants et professions libérales avait
rencontré un scepticisme identique à celui qui a cours actuellement pour le PERP. Or, après deux ou trois années difficile, les contrats Madelin ont rencontré un véritable succès.
taux de détention du PERP et du Madelin
Madelin – PERP
1ère année : Madelin 7% – PERP 5 à 7%
2ème année : Madelin 10 % – PERP 7 à 10 %
10 ans après : 40 %
Pour le PERP : base salariés ; pour le Madelin : base indépendants/professions libérales ; chiffres FFSA
Le PERP, un produit qui répond à un réel besoin
L’avenir du système des retraites avec l’emploi et la santé constitue un des grands pôles d’inquiétude des Français. Le taux d’inquiétude est inversement proportionnel au salaire perçu ; par ailleurs, ce sont les plus jeunes qui sont les plus inquiets.
Cette anxiété ne conduit pas pour le moment à une recherche d’informations et de solutions. Trois quarts des Français non-retraités n’ont pas une vision claire de leurs retraite et ce taux monte à 83 % pour les 30/44 ans.
L’étude du Cercle des Epargnants réalisée par l’IFOP et le CECOP indique en effet que 62 % des Français sont favorables à un système mixte. Il n’y a pas sur ce sujet de clivage politique. 62 % des sympathisants de gauche et 66 % des sympathisants de droite souhaitent le développement d’un système reposant à la fois sur la répartition et sur la capitalisation.
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