Philippe Crevel sur Atlantico au sujet de Bayrou
Manuel Valls et François Bayrou ont dans leur face à face, sur France 2, jeudi 8 mars, donné l’impression de postuler au poste de ministre de l’Economie et des Finances. Manuel Valls a certainement gagné quelques galons en challengeant le troisième homme de 2007 et François Bayrou a conservé son image de prêcheur dans le désert des tartares.
Entre deux hommes politiques qui se déclarent comme visionnaires, le débat laisse un étrange goût de naphtaline. De la défaite de 1993 aux déficits d’Edouard Balladur, aux erreurs des précédents gouvernements, il n’est resté que peu de temps pour aborder la question de la sortie de la crise, de la manière de créer de la croissance et de réduire concrètement la dette publique. Deux spécialistes de la chose politique se sont confrontés avec certes de l’élégance mais sans saveur.
De 1997 à 2012, François Bayrou a fait pied à pied son chemin de Damas qui l’amènera à entrer dans une coalition de gauche après le premier tour. Il sait que la crise n’incite pas les Français a tenté l’expérimentation à la mode Bayrou avec le dépassement des frontières politiques. Les Français, en concentrant leurs intentions de vote sur les deux candidats issus des partis de gouvernement, indiquent clairement que la situation est trop grave pour jouer les apprentis sorciers.
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