L’incontournable réforme des retraites de 2013
François Hollande choisira-t-il de traiter l’épineuse question des retraites en 2013 ou prendra-t-il le risque de différer cette difficile réforme ?
Dans un premier temps, le pouvoir semblait vouloir gagner du temps mais désormais, face à la nécessité de maintenir le cap de la réduction des déficits, une accélération du calendrier est envisageable. Une autre raison plus politique s’impose avec force. En effet, le Gouvernement a tout intérêt à conduire cette difficile réforme assez tôt dans le quinquennat et la placer la plus éloignée possible des élections. Or, en 2014, les élections municipales et les élections européennes rythmeront la vie politique ; en 2015, ce sera le tour des élections cantonales et régionales. Il y aurait un risque de déplacer la réforme des retraites autour de 2015/2016 avec à la clef de véritables tensions financières surtout si la croissance n’est pas de retour. Avec un déficit prévisionnel d’au moins 20 milliards d’euros d’ici 10 ans et des complémentaires menacées par la banqueroute d’ici trois ans, le dossier serait explosif au moment où François Hollande serait logiquement conduit à mener campagne pour sa réélection.
François Hollande est donc un peu contraint à traiter les retraites dès 2013 surtout que les partenaires sociaux attendent que le pouvoir avance ses propositions sur les régimes de base pour conclure un accord sur les complémentaires.
Le Gouvernement pourrait vouloir lier le dossier de la retraite avec celui de la dépendance dont la résolution devient urgente du fait des problèmes financiers croissants que rencontrent les départements en charge de l’allocation personnalisée d’autonomie. Le pouvoir pourrait mettre à contribution les retraités à travers un alignement partiel de la CSG ou de la suppression de l’abattement pour frais professionnels de 10 % au titre de l’IR. Ces mesures peu populaires pourraient évidemment avoir un impact sur les résultats des prochaines élections. Concernant la réforme plus globale des retraites, le Gouvernement est très discret sur les pistes envisagées. Il devra sans nul doute se dévoiler dans les prochaines semaines. Après l’adoption du projet de loi sur le mariage pour tous, une nouvelle étape politique se dessine certainement plus compliquée.
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