Le bilan démographique français

23/06/2014, classé dans

L’INSEE vient de publier les résultats démographiques de l’année 2012. La France comptait, en 2012, 65,3 millions d’habitants. La population résidant en France (hors Mayotte) a augmenté de 0,45 % entre le 1er janvier 2012 et le 1er janvier 2013, soit une progression d’environ 291 000 personnes. C’est le plus faible gaib de ces quatorze dernières années.

En 2012, les naissances sont stables par rapport à 2011 mais les décès sont beaucoup plus nombreux ; de ce fait, le solde naturel (+ 251 000) est le plus bas de la décennie. Le solde migratoire, estimé à + 40 000 personnes, est également faible.

En 2012, 821 000 bébés sont nés en France (hors Mayotte). L’indicateur conjoncturel de fécondité est de  2,01 enfants par femme (2,00 pour la France métropolitaine). Il se maintient à plus de 2 depuis 2008, après avoir largement progressé depuis 1994 (graphique 1). L’ICF se situe ainsi au même niveau qu’à la fin du baby boom.

Sur une décennie, la fécondité des femmes les plus âgées augmente : en moyenne en 2012, 100 femmes de 35 à 39 ans accouchent de 6,6 enfants, contre 5,2 enfants en 2002. La fécondité des femmes de 40 ans à 44 ans augmente aussi, mais reste faible : 1,6 enfant pour 100 femmes de cet âge, contre 1,2 en 2002.

Les changements de comportements en matière de fécondité se répercutent mécaniquement sur la descendance des femmes par génération (tableau 1). En 2012, la descendance finale (à 50 ans) des femmes nées dans les années 50 et 60 (en plein baby boom) est de 2,1 enfants par femme, c’est-à-dire au même niveau que les femmes nées au tournant du XXe siècle. En revanche, à 30 ans, les femmes nées en 1980 ont en moyenne 1,1 enfant, alors que celles nées en 1890 et 1900 en avaient légèrement plus.

La France a enregistré une forte augmentation des décès en 2012 (569 868 hors Mayotte). Des générations plus nombreuses arrivent en effet aux âges où les taux de mortalité sont élevés. Par ailleurs, la mortalité a été particulièrement importante sur les trois premiers mois de l’année : la France a connu une vague de froid importante en février et diverses épidémies (de grippe, respiratoires et de gastro-entérite) en février et mars. En plus de leur effet direct sur la mortalité, ces épidémies ont pu rendre des personnes déjà fragiles plus vulnérables et ainsi prolonger la surmortalité les mois suivants. Ainsi en 2012, l’espérance de vie à la naissance n’augmente pas : elle stagne quasiment pour les hommes (78,5 ans soit + 0,1 an) et diminue même de 0,2 an pour les femmes (84,8 ans).

Depuis 1994, l’écart entre l’espérance de vie des hommes et celle des femmes s’est réduit, passant de 8,3 à 6,3 années. Depuis le début des années 2000, la progression de l’espérance de vie a été de plus de 3 années pour les hommes contre 2 ans pour les femmes. Cette réduction est relativement nouvelle : depuis l’après-guerre et jusqu’à la fin des années 70, l’écart entre l’espérance de vie des hommes et celle des femmes avait, à l’inverse, tendance à se creuser (graphique 2). Il a atteint un palier pendant une vingtaine d’années, à plus de 8 ans d’écart d’espérance de vie, et se réduit depuis.

Au 1er janvier 2013, la France compte 24 % d’habitants âgés de 60 ans ou plus ; c’est 3,4 points de plus qu’au 1er janvier 2003. Près d’un habitant sur dix a au moins 75 ans. L’allongement de la durée de la vie et l’avancée en âge des générations du baby boom sont les principaux facteurs de ce vieillissement.

Après avoir stagné entre 2005 et 2009, la mortalité infantile a diminué en 2010 et se situe depuis sur un nouveau plancher, autour de 3,5 enfants décédés à moins d’un an pour 1 000 naissances vivantes.46 000 mariages et 128 000 divorces en 2012

Le nombre de mariage est légèrement reparti à la hausse en 2012 pour atteindre 246 000 unions. Depuis le 1er janvier 2011, les couples qui se marient n’ont plus la possibilité de signer trois déclarations de revenus différentes l’année de leur union. Il est probable que cette modification fiscale soit à l’origine de ces évolutions.

La légère hausse de 2012 ne semble pas freiner la baisse tendancielle du nombre de mariages, amorcée dès le début des années 1970. En France métropolitaine en 2012, 93 % des femmes nées en 1930 s’étaient mariées au moins une fois à l’âge de 50 ans contre 82 % des femmes nées en 1960 au même âge (tableau 2). L’évolution des comportements concernant le mariage est particulièrement visible à 20 ans. À cet âge, 29 % des femmes nées en 1930 étaient déjà mariées ; c’était le cas d’encore 24 % des femmes de cet âge nées en 1960, mais de seulement 1 % des femmes de 20 ans nées en 1990.


Jusqu’en 2005, on concluait chaque année plus de deux mariages pour un divorce (2,6 en 2000). Depuis cette date, on conclut moins de deux mariages pour un divorce, l’année 2011 atteignant même le niveau le plus faible, à 1,8 mariage pour un divorce. En effet, si le taux de divorce, c’est-à-dire le nombre de divorces rapporté au nombre de couples mariés, est relativement stable, le nombre de divorces prononcés chaque année ne diminue pas autant que le nombre de mariages célébrés chaque année.
En 2012, le nombre de divorces a diminué d’environ 4 600, pour atteindre 128 400. La diminution du nombre de divorces est mécaniquement liée au moindre nombre de mariages célébrés depuis l’an 2000, mais aussi à un taux de divorces rapporté à 1 000 couples mariés qui a légèrement diminué en 2012, passant de 10,9 en 2010 et 2011 à 10,6 en 2012. Ce taux se stabilise à un peu moins de 11 divorces pour 1 000 couples mariés depuis 2006. Environ un quart des divorces prononcés en 2012 l’ont été après que les époux ont passé entre 5 et 9 ans mariés. Cette proportion est relativement stable depuis 20 ans.

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