L’avenir digital de l’agriculture française !
Les agriculteurs français sont de plus en plus connectés tant pour la gestion administrative de leur exploitation que pour l’organisation de leur production. Le recours à des systèmes d’échanges d’information n’est pas nouveau. En 1986 avait été créée, Guillaume Tel, la première banque de données agricoles télématique consultable par le Minitel. Cette banque de données permettait d’accéder à la météo, aux cours des marchés et à des informations pratiques.
Près de 80 % des exploitants utilisent quotidiennement Internet pour des motifs professionnels. 76 % suivent des sites spécialisés en matière de météo. 69 % des agriculteurs utilisent les réseaux sociaux pour se renseigner ou pour obtenir des conseils. 71 % gèrent également leurs relations avec leurs distributeurs par Internet. Depuis 2008 et TelePAC, 90 % des exploitants agricoles gèrent leurs dossiers d’aides européennes par Internet.
Au-delà des usages classiques d’Internet, le digital commence à envahir le monde agricole et à révolutionner les techniques de production.
La multiplication des drones agricoles
Ainsi, les agriculteurs recourent de plus en plus aux drones qui offrent des capacités de visualisation des parcelles plus précises que celles offertes par les satellites. Grâce à des logiciels spécifiques, ils peuvent, en temps réel, obtenir des données sur la quantité d’azote et sur la biomasse sèche permettant de doser finement les intrants nécessaires.
La vidéosurveillance intelligente
Les agriculteurs recourent également à la vidéo surveillance intelligente. Grâce à un traitement algorithmique des images, les exploitants peuvent être informés en temps réel d’anomalies ou être alertés sur des moments clefs de la production (plans nécessitant d’être taillés, lancement de la récolte).
Des capteurs de l’étable au champ
Les capteurs se multiplient tant pour la production végétale que pour la production animale. Les capteurs peuvent mesurer la température, le taux d’humidité. Ils peuvent également servir à établir un diagnostic personnalisé automatisé. Leur utilisation est une source importante d’économie des ressources. Ainsi, en Espagne, les vignerons ont réduit de 20 % l’usage des pesticides en installant des capteurs tout en augmentant la production de 15 %. L’irrigation connectée se développe rapidement en raison des impératifs de protection de la ressource et d’amélioration des rendements. Les systèmes de détection (capteurs, drones ou vidéo) sont de plus en plus reliés à des logiciels de traitement et d’aide à la décision.
Les robots agricoles
Les exploitations agricoles n’échappent pas à l’arrivée des robots des imprimantes 3D. 3 800 robots de traite sont installés en France. Ils devraient être à plus de 7000 en 2017. Ces robots tout en trayant de manière automatique fournissent de très nombreuses données facilitant le suivi sanitaire du cheptel. Les étables connectés et automatisés permettent de personnaliser l’alimentation et d’améliorer la productivité. 7 % des élevages sont déjà équipés. 12 % des éleveurs sont également de dotés de systèmes de surveillance automatique pour le vêlage. Ce taux est de 24 % chez les moins de 35 ans. La géolocalisation des animaux se développe par ailleurs. Les imprimantes 3D permettent aux exploitants de réparer en temps réel leur équipement sans attendre la livraison d’une pièce…
Cette digitalisation de l’agriculture pose le problème de la couverture Internet en milieu rural. Aujourd’hui, les parcelles doivent être connectées ce qui suppose d’éradiquer les zones blanches ou de mettre en place des réseaux spécifiques. La question de la formation des exploitants aux nouvelles techniques numériques et celle liée aux coûts des équipements se posent. La digitalisation change le métier des exploitants qui sont de plus en plus des gestionnaires de solutions, des gestionnaires de leur production…
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