La France prend goût à la croissance
A fin septembre, l’économie française a presque rempli l’objectif annuel qui lui avait été assignée. En effet, l’acquis de croissance est de 1,7 % pour une prévision de 1,8 %. Sauf mauvaise surprise, la croissance annuelle devrait être, cette année, proche de 2 %. En effet, le PIB s’est accru, selon l’INSEE, au cours du 3e trimestre de 0,5 % faisant suite à une progression de 0,6 % pour le 2e trimestre. Depuis un an, le taux de croissance trimestrielle se situe entre 0,5 et 0,6 %. Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB est plus élevé de 2,2 % ; ce rythme de croissance n’avait pas été constaté depuis 2011.
La croissance du 3e trimestre a été essentiellement tirée par l’investissement et par la consommation des ménages. En revanche, le commerce extérieur reste toujours le maillon faible de l’économie.
Au 3e trimestre, les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de +0,5 % contre +0,3 % au cours du 2e. La consommation en services s’est accélérée avec un gain de +0,4 % après +0,2 % quand de son côté la consommation en biens reste vive (+0,7 % après +0,6 %). Les principaux postes de consommation ont été dynamiques au cours du 3e trimestre. Les dépenses d’énergie, d’habillement, de biens d’équipement et d’hébergement-restauration ont été en hausse. Le retour des touristes étrangers après une année 2016 calamiteuse et l’amélioration du moral des Français ont contribué à la bonne tenue de la consommation.
La production a connu au troisième trimestre une progression un peu moins forte qu’au 2e (+0,6 % après +0,8 %). Ce sont les services qui ont décéléré (+0,6 % après +0,8 %). Dans le détail, la production manufacturière continue d’augmenter (+0,6 % après +0,7 %), portée par les matériels de transports (+3,1 % après 0,0 %), tandis qu’elle marque le pas dans la construction (+0,3 % après +1,2 %).
La formation brute de capital fixe (FBCF) qui correspond à l’investissement a enregistré une augmentation de 0,8 % au 3e trimestre contre 1 % au 2e.
L’investissement en construction n’a augmenté que de 0,5 % après +1,2 % du fait du repli dans les travaux publics, par contrecoup de la forte hausse au trimestre précédent. L’investissement en bâtiment fléchit un peu ce trimestre.
La FBCF en produits manufacturés accélère légèrement (+0,8 % après +0,5 %), en particulier dans les biens d’équipements. L’investissement en services demeure soutenu, notamment en information-communication (édition de logiciels).
Au total, l’investissement des entreprises non financières progresse de nouveau ce trimestre (+0,9 % après +1,1 %), comme celui des ménages (+1,1 % après +1,4 %).
Pour l’ensemble de l’année, l’investissement devrait dépasser les 3 % ce qui constitue un très bon résultat au regard de ceux enregistrés depuis 5 ans.
Avec le maintien de la consommation à un haut niveau, les importations ont progressé au cours du 3e trimestre (+2,5 % après +0,2 %). Cette augmentation est liée à un accroissement des achats de matériels de transports. Malheureusement, les exportations n’ont sur la même période progressé que de +0,7 % après +2,3 %. Les ventes de biens manufacturés ont décéléré (+0,5 % après +2,9 %). Dans ces conditions, le commerce extérieur a contribué négativement sur l’activité du troisième trimestre : −0,6 point de PIB après +0,6 point.
Au troisième trimestre 2017, les variations de stocks contribuent positivement à la croissance du PIB pour +0,5 point, après −0,5 point au deuxième trimestre. Cette hausse concerne essentiellement les matériels de transports (aéronautique notamment). Les variations de stocks ne contribuent pas à la croissance de l’activité ce trimestre (après −0,1 point au deuxième trimestre).
Les résultats du 3 trimestre sont encourageants surtout en ce qui concerne l’investissement. Après plusieurs années de stagnation ou de recul, sa progression traduit le retour de la confiance chez les dirigeants d’entreprise. Le faible coût du crédit alimente ce courant porteur. Compte tenu des dernières annonces du Président de la Banque centrale européenne, la hausse des taux devrait être limitée jusqu’en 2019. Compte tenu d’une croissance qui désormais avoisine 2 %, une amélioration réelle est possible pour le chômage. En revanche, la France peine à regagner des parts de marché à l’exportation malgré la reprise du commerce international. L’amélioration du taux de marge des entreprises ne se traduit pas encore dans l’évolution des exportations.
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