La face cachée de la politique monétaire américaine

10/08/2011, classé dans
Si la décision de la Banque centrale américaine, mardi 9 août, de maintenir jusqu’à la mi 2013, les taux « Fed funds » entre 0 et 0,25 % a contribué à calmer les marchés financiers, elle n’est pas porteuse de bonnes nouvelles.
Cette mesure confirme les craintes d’un ralentissement de l’économie américaine. Du fait de l’impossibilité d’utiliser l’arme budgétaire, le recours à la politique des taux demeure aujourd’hui un des rares instruments conjoncturels encore possibles. Il faut souligner que la politique des faibles taux est en vigueur depuis dix ans quasiment sans interruption et qu’elle est à l’origine du désastre financier de 2008 avec les subprimes.
Cette politique aboutit à modifier la notion de perception des risques et n’encourage pas les investisseurs à se projeter dans l’avenir compte tenu du faible niveau de rémunération de l’argent. Le risque de trappe à liquidités est important.
Par ailleurs, la Banque centrale américaine ne s’interdit pas de réinjecter des liquidités dans le cadre d’une opération appelée « quantitative easing » même si des oppositions au sein du comité de politique monétaire apparaissent. Du fait du retour à la normale de l’inflation, certains estiment nécessaire pour éviter tout blocage sur le marché interbancaire d’utiliser pour une troisième fois cette technique qui s’assimile à la planche à billets. D’autres jugent que le bilan de la Banque centrale est de plus en plus déséquilibré et que le quantitive easing ne peut pas être utilisé en permanence.
Face à la crise financière de ce début du mois d’août, les pouvoirs publics semblent vouloir gagner du temps. Il y a même un réel danger pour le développement de pratiques non-coopératives. Les Etats-Unis jouent de l’arme monétaire pour faire baisser le dollar et pour maintenir les taux d’intérêt bas ce qui diminue d’autant le coût de leur dette.
Face à cette politique, l’Europe apparaît divisée et immobile, son calendrier d’actions étant dictée par les institutions de chaque pays membre. Les marges de manoeuvre de la Banque centrale européenne semblent limitées du fait de l’absence de consensus. Les réticences voire les oppositions allemandes pour l’instauration de mécanismes européens de refinancement des dettes ont pour conséquence que l’Union européenne subit plus qu’elle n’anticipe les mesures américaines.
Le recours à des politiques de taux non-coopératives peut entraîner l’économie mondiale dans une spirale à la japonaise. Depuis les années 90, le Japon pratique des taux nuls ou quasi-nuls, le déficit et la dette publiques avec comme résultat, la stagnation économique. Du fait des réserves accumulées durant les années 80 et du fait du déclin démographique, cette stagnation a de moindres conséquences sociales que si elle prenait racine en Europe (en particulier en France ou au Royaume-Uni dont les populations augmentent) ou aux Etats-Unis (dont le modèle social suppose un fort taux de croissance).

Si la décision de la Banque centrale américaine, mardi 9 août, de maintenir jusqu’à la mi 2013, les taux « Fed funds » entre 0 et 0,25 % a contribué à calmer les marchés financiers, elle n’est pas porteuse de bonnes nouvelles.
Cette mesure confirme les craintes d’un ralentissement de l’économie américaine. Du fait de l’impossibilité d’utiliser l’arme budgétaire, le recours à la politique des taux demeure aujourd’hui un des rares instruments conjoncturels encore possibles. Il faut souligner que la politique des faibles taux est en vigueur depuis dix ans quasiment sans interruption et qu’elle est à l’origine du désastre financier de 2008 avec les subprimes.
Cette politique aboutit à modifier la notion de perception des risques et n’encourage pas les investisseurs à se projeter dans l’avenir compte tenu du faible niveau de rémunération de l’argent. Le risque de trappe à liquidités est important.
Par ailleurs, la Banque centrale américaine ne s’interdit pas de réinjecter des liquidités dans le cadre d’une opération appelée « quantitative easing » même si des oppositions au sein du comité de politique monétaire apparaissent. Du fait du retour à la normale de l’inflation, certains estiment nécessaire pour éviter tout blocage sur le marché interbancaire d’utiliser pour une troisième fois cette technique qui s’assimile à la planche à billets. D’autres jugent que le bilan de la Banque centrale est de plus en plus déséquilibré et que le quantitive easing ne peut pas être utilisé en permanence.
Face à la crise financière de ce début du mois d’août, les pouvoirs publics semblent vouloir gagner du temps. Il y a même un réel danger pour le développement de pratiques non-coopératives. Les Etats-Unis jouent de l’arme monétaire pour faire baisser le dollar et pour maintenir les taux d’intérêt bas ce qui diminue d’autant le coût de leur dette.
Face à cette politique, l’Europe apparaît divisée et immobile, son calendrier d’actions étant dictée par les institutions de chaque pays membre. Les marges de manoeuvre de la Banque centrale européenne semblent limitées du fait de l’absence de consensus. Les réticences voire les oppositions allemandes pour l’instauration de mécanismes européens de refinancement des dettes ont pour conséquence que l’Union européenne subit plus qu’elle n’anticipe les mesures américaines.
Le recours à des politiques de taux non-coopératives peut entraîner l’économie mondiale dans une spirale à la japonaise. Depuis les années 90, le Japon pratique des taux nuls ou quasi-nuls, le déficit et la dette publiques avec comme résultat, la stagnation économique. Du fait des réserves accumulées durant les années 80 et du fait du déclin démographique, cette stagnation a de moindres conséquences sociales que si elle prenait racine en Europe (en particulier en France ou au Royaume-Uni dont les populations augmentent) ou aux Etats-Unis (dont le modèle social suppose un fort taux de croissance).

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