La dette, l’épargnant et le contribuable

14/06/2009, classé dans

L’endettement public, what’s else ?

De 2007 à 2014, la dette publique des dix pays les plus riches passera de 78 à 114 % du PIB. Chaque habitant portera une dette de plus de 50 000 dollars. Jamais, en période de paix, les pays industrialisés se sont endettés aussi fortement aussi rapidement.

La porte de sortie serait soit l’inflation qui permet de diminuer la valeur du capital par érosion monétaire et ainsi léser les épargnants, soit le relèvement des impôts ce qui reviendrait à ponctionner les contribuables avec le risque de porter atteinte à la consommation et donc à la croissance.

Aujourd’hui, le scénario de l’inflation a les faveurs des experts car le niveau des prélèvements obligatoires a, en particulier, en Europe atteint des niveaux très élevés. En outre, le recours actuel à l’endettement intervient au plus mauvais moment, à la veille du papy-boom qui exigera de mobiliser des sommes croissantes dans les domaines de la retraite, de la santé ou de la dépendance.

Même des auteurs libéraux comme Jacques Marseille abandonnent les canons monétaristes en expliquant que les « 30 glorieuses » coïncident avec une vague inflationniste. L’inflation permettrait, en outre, de faciliter l’accès au capital des familles à revenus modestes et moyens. En deux mots, l’épargnant n’a pas à se plaindre si son capital s’érode, il n’avait qu’à consommer.

Le raisonnement en cours est assez malthusien. L’endettement n’est pas en soi un crime, ni un problème à la condition que l’argent ainsi emprunté procure un gain supérieur à son coût. Si l’endettement génère de la croissance, c’est cette dernière qui ouvrira la porte de la solution. Si, en revanche, le rendement réel, économique de la dette est inférieur à son coût, il faudra bien trouver une victime pour la rembourser. Le débat sur son montant est secondaire. De toute façon, il fallait sauver le système bancaire. La question aujourd’hui, c’est que cette dette permette de retrouver les chemins de la croissance faute de quoi il y aura tout à la fois de la stagnation, des impôts et peut-être de l’inflation. L’endettement aura donné du temps au temps sans rien de plus. Espérons que nous ayons affaire à une dette positive.

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