Figaro Magazine : Epargne retraite 30 avril 2010

29/04/2010, classé dans

Philippe Crevel a été sollicité pour donner son avis sur les produits d’épargne retraite dans le cadre d’un article du Figaro Magazine du 30 avril 2010.

L’article du Figaro Magazine

Perp, contrats Madelin, Perco, Préfon… Les placements retraite ne manquent pas. Voici quelques pistes pour choisir le plus adapté à votre situation.

Comment se constituer une retraite complémentaire ? La question taraude les Français, de plus en plus conscients des problèmes de financement des retraites. Perp, contrats Madelin, Perco, Préfon… les produits financiers spécialement conçus pour se constituer une épargne retraite ne manquent pas. Leurs points communs : une fiscalité avantageuse au moment de la souscription, qui échappe au plafonnement des niches fiscales. Et l’obtention d’une rente à vie. Pour l’heure, « 5 millions d’actifs cotisent sur ces différents dispositifs, soit à titre individuel, soit à titre collectif, à un complément d’épargne retraite », précise Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants. Le Perp

Lancé en 2004, le plan d’épargne retraite populaire (Perp) n’a jamais vraiment séduit les épargnants. L’an dernier, seuls 62000 nouveaux contrats ont été ouverts, selon la FFSA, soit 27 % de moins qu’en 2008. Au total, 2,1 millions de Perp ont été souscrits depuis sa création. Le placement offre un avantage fiscal attractif. Le souscripteur peut en effet déduire les cotisations de son revenu net imposable dans la limite de 10 % de ses revenus professionnels de l’année précédente (27696 euros en 2010). Mais, les contraintes sont nombreuses. Tout d’abord, l’épargne est bloquée (sauf cas exceptionnels) jusqu’à la retraite. A cette date, elle est obligatoirement transformée en rente viagère. Et les performances des fonds en euros sont souvent inférieures à la moyenne. « Le gouvernement a récemment reconnu que la législation du Perp doit être améliorée », explique Philippe Crevel. Ainsi, le rapport des états généraux de l’industrie mentionne que « les règles applicables au Perp sont trop complexes et rigides. Les conditions de fiscalisation des rentes viagères mériteraient d’être examinées »… Les contrats Madelin

Le dispositif s’adresse aux indépendants (commerçants, artisans, professions libérales) ainsi qu’à certains dirigeants de société et leur conjoint (dès lors qu’il n’est pas salarié). Il permet de se constituer une épargne retraite et de souscrire un régime facultatif de prévoyance (en plus des régimes obligatoires). Là aussi, la fiscalité est intéressante. Les cotisations sont en effet déductibles des bénéfices industriels commerciaux (BIC) ou non commerciaux (BNC). Un plafond de déduction est toutefois fixé à 25 % du bénéfice dans la limite de 276960 euros cette année : elle ne pourra pas dépasser 64047 euros. Toutefois, le souscripteur est contraint d’effectuer un minimum de versements chaque année. Par ailleurs, les fonds épargnés ne peuvent être récupérés que sous forme de rente viagère (sauf en cas de cessation d’activité pour cause de liquidation judiciaire ou d’invalidité). La formule séduit les indépendants : 45 % d’entre eux disposent d’un contrat Madelin. Et ils sont 61 % si l’on prend en compte la couverture de prévoyance. Le Perco

Créé en 2003, le Perco (plan d’épargne retraite collectif ) gagne progressivement du terrain. En 2009, près de 111500 entreprises ont ainsi proposé un plan à leurs salariés (+ 41 % en un an). Désormais, 2,5 millions de salariés en bénéficient, mais seuls 557000 ont déjà effectué des versements (+ 26 %). L’encours moyen détenu par chaque bénéficiaire est de 5 517 euros (+ 23 %), selon l’AFG. Les plans peuvent être alimentés par différentes sources : la participation de l’entreprise, l’intéressement, le versement volontaire du salarié et l’abondement de l’entreprise. La fiscalité du Perco est également intéressante. Certes, les sommes versées par le salarié ne sont pas déductibles de l’impôt. Mais celles perçues au titre de l’intéressement sont partiellement exonérées, dans la limite de 50 % du plafond de la Sécurité sociale. Quant à celles reçues au titre de la participation et aux versements complémentaires effectués par l’entreprise (abondement), ils échappent totalement à l’impôt. Le principal avantage du Perco reste qu’il permet de prévoir une sortie en capital (pas d’imposition sur les plus-values, mais les prélèvements sociaux sont à régler) ou en rente. La Préfon

Cela fait plusieurs décennies maintenant que les fonctionnaires disposent de fonds de pension à la française avec la Préfon (prévoyance de la fonction publique, créée en 1967), mais aussi le Corem, complément retraite mutualiste) et le CHR (complémentaire retraite des hospitaliers). Mais ces régimes de retraite facultatifs sont loin d’avoir fait le plein. La Préfon compte 370 000 adhérents (sur 10 millions d’assurés potentiels), le Corem, 245 000 et le CRH, 176 000. Pourtant, comme pour le Perp, les cotisations sont déductibles du revenu net imposable dans la limite de 10 % des revenus professionnels de l’année précédente. Mais les assurés ne peuvent récupérer leur épargne que sous forme de rente viagère. « Nous avons également prévu une option dépendance, qui permet de doubler le montant de la rente servie en cas de perte d’autonomie. L’affilié choisira cette possibilité au moment de son départ à la retraite. Mais dans ce cas, sa rente sera minorée de 3 à 4 %», explique Christian Carrega, directeur général de Préfon, qui espère compter 10000 nouveaux adhérents cette année (contre 6 000 en 2009) et de 20000 à 25000 par an d’ici à cinq ans. Par Danièle Guinot

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