Et si Montebourg avait à moitié raison, de bonnes questions mais des mauvaises solutions…
L’enquête IFO qui analyse le climat des affaires a reculé pour le quatrième mois d’affilée, en Allemagne, en août. Ces résultats soulignent qu’aucun rebond ne serait à attendre après le recul du PIB de 0,2 % au deuxième trimestre.
L’Allemagne continue de souffrir du ralentissement chinois et de l’atonie de la zone euro. Ces mauvais indices pourraient-ils faire changer de politique Angela Merkel. Certainement pas, l’Allemagne n’est pas en crise. Le taux de chômage est au plus bas depuis la réunification, la croissance avait atteint 0,8 % au premier trimestre contre 0 % en France.
L’Allemagne ralentit car elle exporte moins. Elle ne peut pas compter comme la France sur la demande interne du fait du vieillissement de sa population . Elle a besoin des excédents commerciaux pour financer les retraites.
En revanche, l’Allemagne souffre d’un réel sous-investissement qui peut à terme remettre en cause sa compétitivité et son modèle de développement. De même, elle ne peut pas ignorer ses partenaires européens qui demeurent ses principaux clients même si ces dernières années, les entreprises allemandes ont accu leurs parts de marché dans les pays émergents.
L’Allemagne dont les finances publiques sont à l’équilibre ne peut guère accepter les tenants du laxisme perpétuel représentés par la France. Elle sera soutenue par tous les pays qui ont entrepris de réduire leurs déficits ces dernières années comme l’Espagne; le Portugal, l’Irlande, la Grèce ou l’Italie. En effet, l’Italie dégage une excédent budgétaire primaire (excédent avant l’imputation du service de la dette). De ce fait, la France est assez isolée.
Néanmoins, en cas de menaces déflationnistes, en cas de récession, la Banque centrale européenne pourrait recourir à des mesures non conventionnelles plus fortes. Mario Draghi pourrait prendre quelques initiatives dès le mois de septembre.
La question d’un plan de relance via les infrastructures, la recherche et l’innovation pourrait se poser pour la nouvelle Commission de Bruxelles qui prendra ses fonctions au mois d’octobre. Un grand plan de recherche axé sur l’énergie, sur les biotechnologies, les nano-technologies… aurait du sens. Mitterrand avait lancé Eureka dans les années 80, Hollande devrait être à l’initiative d’un plan Vinci, Copernic ou Galilée…
Arnaud Montebourg pose les bonnes questions mais apporte de mauvaises réponses. Depuis quarante ans, la France use et abuse des déficits publics sans pour autant trouver la porte de la reprise durable et saine. Avec une dette publique de 2000 milliards d’euros, la fuite en avant ressemble de plus en plus à un crash en pleine ligne droite. Il n’y a rien à attendre d’une politique laxiste qui conduirait à accroître nos déséquilibres en particulier en termes de balance commerciale. Que ferons-nous quand les marchés diront stop ? Que ferons-nous quand la dette atteindra 120, 150, 200 % du PIB. Avec une économie déjà sous dominante publique, les dépenses publiques représentent plus de 56 % du PIB, les prélèvements obligatoires sont à 46 %, la France ne peut guère aller encore plus loin…
Si choc il doit y avoir, il doit être libéral. Certes, l’Europe doit aider la France à changer de modèle, en facilitant la montée de gamme de notre production, en favorisant l’investissement et la formation. Certes la BCE devrait être plus pro-active en finançant directement les dettes publiques. Il faut s’inspirer des politiques américaines, anglaises ou japonaises sachant que ces politiques reposent sur des assainissement des finances publiques. Le laisser-aller budgétaire comme sortie de crise n’a jamais été une solution surtout quand la crise est sstructurelle.
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