Bordeaux 2005 Conférence Epargne Retraite
1. contexte économique et social difficile
inquiétude des Français : un niveau très élevé : opinion des ménages au plus bas :
33 à l’indice INSEE malgré la décrue du chômage
sondage Sofres Cercle des Epargnants : chômage, pouvoir d’achat…., inquiétude en augmentation
Sondage Cercle des Epargnants : 55 % des Français inquiets pour leur retraite
Pourquoi les Français épargnent : par précaution et pour préparer leur retraite
a. La France un déficit récurrent de croissance
La croissance mondiale n’a jamais été aussi élevée : de 3 à 4 % par an. Le monde tourne à plein régime. Le monde est menacé non pas par la récession mais par l’hypercroissance.
La croissance américaine au dernier trimestre évolue autour de 4,3 % au dernier trimestre. (13 trimestres à plus de 3 % de taux de croissance). A force de dire que tout va mal aux Etats-Unis, ils ont une décennie d’avance sur nous.
La croissance française et de la zone euro, c’est entre 1,5 et 2,5 %.
Le train de la croissance en France arrive toujours en retard et à petite vitesse.
Investissement : tourne autour de 0, retard en matière de recherche, développement des PME freinés par la faiblesse des fonds propres. Les principaux investisseurs des PME sont les fonds étrangers…. Or elle devraient bénéficier en premier lieu de l’épargne nationale….
Points positifs : la bourse : + 20 points depuis le début de l’année, résultats financiers des entreprises mais les bénéfices sont de plus en plus réalisés à l’extérieur des frontières et plus de 40 % du capital des entreprises du CAC 40 sont détenus par des fonds étrangers
b. Des marges de manœuvre inexistantes
A force de le répéter, elles ont vraiment disparu
déficits budgétaire : 3 % du PIB, un quart de siècle de déficits
taux de prélèvements obligatoires : 44,3 % du PIB parmi les plus élevés de l’OCDE
Endettement public : 1100 millirads d’euros mais avec en consolidé avec dette des organismes publics et parapublics, engagements en matière de retraite (SNCF, RATP….) c’est plus de 2300 milliards d’euros selon le Sénat (2000 milliards d’euros selon le Ministre de l’Economie) soit plus que le PIB de la France.
Discours toujours identiques : réforme de l’Etat, réduction des déficits, maîtrise de l’endettement, lutte contre le chômage.
Se prendre en main car malheureusement il n’y a rien à attendre de la politique économique d’autant plus que :
2. la loi Fillon n’a pas tout réglé
a. Dépenses retraites
13 % du PIB en 2005
plus de 20 % après 2020
la loi Fillon règle environ la moitié du problème
b. ampleur du gap financier
montant des pensions dans le PIB : 13 % du PIB, record au sein de l’OCDE avec l’Italie et l’Allemagne (Royaume-Uni 6 %)
Il y a une passe à franchir, sept points de PIB à trouver pour financer les retraites dans les vingt prochaines années.
c. ampleur du gap démographique
La France comme les autres pays est confrontée à un sévère choc démographique
Sous Louis XV : espérance de vie pour les femmes : 29 années, 27 ans pour un homme .
Espérance de vie actuelle 83 ans pour les femmes, 74 ans pour un homme.
En trois cents ans, notre durée de vie a été multipliée par près de trois
Les gains en espérance de vie sont d’un trimestre par an.
2005 : une fille sur deux qui naît aujourd’hui atteindra l’âge de 100 ans.
1945 : les salariés partant à la retraite avait quelques années de pensions devant lui
2005 : deux voire trois décennies de pensions en moyenne
En France, on compte près de 15 000 centenaires. Il n’y en avait presque pas avant les années soixante.
Départ des classes nombreuses du baby boom à la retraite
2011, plus de personnes de plus de 60 ans que de jeunes de moins de 20 ans
2050, une personne sur trois aura plus de 60 ans contre une sur cinq moins de 20 ans ;
3. attentisme en France, mouvement à l’extérieur des frontières
• rapport Turner à Londres,
création d’un fonds de pension national où tous les salariés seraient inscrits avec un taux de cotisation de 4 %.
Report de l’âge légale à 67 ans en 2040 puis à 68 ans en 2050 contre 65 aujourd’hui
• Allemagne
Allemagne : âge de départ à la retraite : 67 ans dès 2012 au lieu de 65 ans (programme Merkel).
• Espagne
allongement de la vie active et durcissement du régime des préretraites
• Italie
Italie : les salariés pourront transférer une partie des cotisations sur un fonds de pension (un mois de salaire par année travaillée). Un flux annuel de 13 milliards d’euros est attendu.
• France
l’age de 60 ans est fictif car il faudra avoir cotisé 42 ans pour avoir une retraite à taux plein : en commençant à travailler à 25 ans, cela fait 67 ans aussi.
4. le paysage de l’épargne : une mauvaise allocation de l’épargne : trop d’épargne de précaution, pas assez d’actions, pas assez de non cotés
a. mauvaise allocation de l’épargne en France
• épargne de précaution, plus du tiers du portefeuille
• les produits de taux (monétaire, obligataire) 75 %
b. immobilier : la fin d’un cycle avec ou sans krach
ce n’est plus la panacée pour préparer sa retraite :
• acquisition de sa résidence principale : OK
• investissement locatif, les belles affaires sont derrière nous
raisons :
• légère remontée des taux
• ticket d’entrée élevé avec un taux de rendement qui ne peut guère augmenter • effet cycle de vie : les papy-boomers, d’ici quelques années, vendront leur appartement en centre ville pour acquérir la maison en bord de mer ou pour acheter un logement moins grand
• plafonnement à partir de 2007 des réductions d’impôt avec la création de l’enveloppe fiscale de 8000 euros (l’épargne retraite n’est pas concernée).
c. assurance-vie : quand un produit poursuit trop d’objectifs, il en atteint d’aucun
Près de 900 milliards d’euros (100 en actions)
Couteau suisse de l’épargne en France qui offre de bonnes marges aux commerciaux, de la sécurité aux épargnants
A quoi sert l’assurance vie :
• Succession
• Retraite
• Investissement
• Voire épargne de précaution
Quand un outil sert à tout, il n’est bon en rien
d. PEA
Pplacement à moyen terme à risque qui n’est pas destiné à la retraite
e. comptes sur livrets
placement à court terme, épargne de précaution rémunéré autour de 2 %. Il y a la place pour des produits retraite efficaces, innovants, imaginatifs 5. Epargne retraite, une belle aventure
Le PERP ET LE PERCO sont acceptés : Près de 60 % des Français sont pour un système mixte. 7 Français sur 10 veulent épargner pour leur retraite. L’épargne retraite, c’est un marché en pleine expansion, c’est une belle aventure.
a. PERP
• 1, 6 millions de PERP distribués ; encours 800 millions euros*
• un public jeune : âge moyen 38 ans,
b. PERCO
• Plus 6000 entreprises ont ouvert un PERCO.
• Plus de 50 000 salariés ont effectué des versements d’un montant moyen de 2000 euros. • L’encours total est de 100 millions d’euros. Deux tiers des avoirs sont investis en actions
Démarrage moyen mais il faut se rappeler des contrats Madelin il y a vingt ans ; même histoire, même scepticisme pour aboutir à un beau succès
c. avantages
Des produits spécifiquement retraite, pas de tentation pour les utiliser à autre chose : ouverture des droits au moment de la cessation d’activité
Des produits souples : possibilité d’arbitrage entre les fonds, possibilité de choisir une gestion dynamique, sécurisé…, possibilité de gestion libre
Sécurité : transparence, fonds cantonné, sécurisation progressive du capital plus on se rapproche de l’âge de la retraite
Des produits qui sont fait pour durer. Il y a un consensus.
Le PERP s’inscrit dans la tradition des plans d’épargne individuel (PEP). Le PERCO s’inscrit dans la filiation des produits d’épargne salariale : intéressement, participation, PEE, PEESV…. De de Gaulle à Chirac en passant par Pompidou et Fabius
d. Inconvénients
PERP, PERCO, Assurance-vie , article 83…., l’épargne retraite, c’est complexe !!!
Mais une voiture, c’est rempli d’informatique, d’électronique et pourtant ça roule.
La question clef c’est d’avoir un bon conseiller..
La sortie en rente pour le PERP
Acceptée par plus de 71 % des Français, la rente pose problème pour ceux qui ont un patrimoine financier supérieur à 15 000 euros ; il y a une voie d’amélioration.
Mais la retraite, c’est avant tout la perception d’un revenu régulier chaque mois
Le rendement :
Un bon rendement pour les Français, c’est autour de 4 %, ce qui est proposé par les PERP. On peut faire mieux
LE PERP A QUELQUES RATES , DES DEFAUTS DE JEUNESSE QUI NE REMETTENT PAS EN CAUSE LA PHILOSOPHIE GLOBALE DU PRODUIT.
6. les pistes de réformes
LE PERP AVEC UNE SORTIE EN CAPITAL
La rente est acceptée en moyenne mais rejetée par ceux ayant des revenus moyens et élevés.
Il faut sous certaines conditions prévoir une sortie en capital pour le PERP. Cette sortie est autorisée pour le PERCO (résidence principale).
Un dispositif fiscal à trouver : lissage de la fiscalisation des plus-values sur plusieurs années, voire transformation de la déduction fiscale à l’entrée en avantage fiscal à la sortie ce qui est souhaitée par les Français.
65 % des Français préfèreraient une exonération à la sortie et non à l’entrée
SIMPLIFIER LE PRODUIT
Les Français veulent un produit simple, souple et offrant de la sécurité.
Un bon produit, c’est un produit qui rapporte de l’argent à l’épargnant mais aussi à l’assureur.
Le législateur, en multipliant les contraintes, a obéré la rentabilité du produit : interdiction des rétrocessions et cantonnement.
PLUS D’IMAGINATION
En France, il y a un sport national, celui de l’OAT.
L’OAT est réputée sûr mais cela pourrait changer. L’ensemble des engagements de l’Etat s’élève selon Thierry Breton à 2300 milliards d’euros soit 7 fois le montant du budget.
Il faut plus d’actions et plus de non cotés : le verrou des 5 % pour le non coté est irrationnel.
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