Attentisme en attendant mieux
Même si les indices PMI de l’agence Markit, publiés vendredi 24 juillet, sont plutôt décevants, les PMI manufacturiers étant en recul en France, en Allemagne et pour l’ensemble de la zone euro, la tendance demeure à l’optimisme.
L’hypothèque grecque, même si des soubresauts sont fort probables, est levée. Parmi les incertitudes pouvant peser sur la croissance à moyen terme figurent Royaume-Uni tenté par le grand large et le ralentissement d’un certain nombre de pays émergents.
Les chiffres du PIB pour un grand nombre de pays européens pour le deuxième trimestre seront connus d’ici la mi-août. Compte tenu des éléments mensuels d’activité et des résultats d’enquêtes déjà publiés, il est probable que la croissance ait été au moins équivalente à celle du premier trimestre (le PIB avait progressé de 0,4 % pour la zone euro) voire légèrement plus forte en fonction du résultat de l’Allemagne.
Le contexte reste porteur avec notamment la politique monétaire accommodante de de la BCE. Malgré la hausse des taux longs depuis le mois d’avril et l’écartement des spreads périphérique, les conditions monétaires et financières sont plutôt porteuses.
La dépréciation de l’euro devrait commencer à porter ses fruits au niveau des exportations même si le commerce international reste relativement atone. Depuis mars 2014 et en termes effectifs, l’euro s’est déprécié de près de 10 %.
La baisse du prix du pétrole avec le retour de l’Iran sur la scène internationale devrait également porter ses fruits. Le cours du Brent (en dollars) a déjà perdu 60 % entre fin juin 2014 et janvier 2015. Depuis mi-mai, les prix ont baissé de 15 %.
Autre facteur positif, les politiques d’austérité budgétaires se font moins contraignantes et donc pèsent moins sur l’activité.
Le ralentissement de la croissance dans les pays émergents (Chine en tête) ne doit pas, en outre, être exagéré. Il faut, en outre, être prudent avec les statistiques de ces pays qui prennent mal en compte les variations saisonnières. Par ailleurs, la croissance européenne pourrait enclencher un cycle autoalimenté. Néanmoins, à défaut d’avoir pu mettre en place des dispositifs de traitement économique des chocs asymétriques ou pouvant corriger des divergences économiques structurelles, la reprise européenne pourrait accentuer les écarts entre pays membres, entre ceux qui dégagent des excédents commerciaux, ceux qui ont des taux de chômage élevés ou qui sont confrontés à des processus de désindustrialisation.
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