Assurance-vie, mise en perspective d’un trou d’air

28/11/2011, classé dans

LES RÉSULTATS DU MOIS D’OCTOBRE CONFIRMENT CEUX DU MOIS PRECEDENT

Au mois d’octobre, le recul est de 16 % par rapport au mois d’octobre 2010 et depuis le début de l’année de 12 %. Les cotisations collectées ont atteint 9,1 milliards ‘euros et 107 milliards d’euros depuis le mois de janvier.

Une augmentation sensible des prestations est constatée depuis plusieurs mois. Elles ont atteint 10,5 milliards d’euros au mois en hausse de 39 % par rapport à octobre 2010. Depuis le mois de janvier, les prestations se sont élevées à 89,3 milliards d’euros en augmentation de 21 % par rapport à 2010.

Les provisions mathématiques atteignent 1351,8 milliards d’euros au mois d’octobre en augmentation de 3 % sur un an.

MISE EN PERSPECTIVE DES RÉSULTATS

L’assurance-vie c’est la success-story de l’épargne

Près d’un ménage sur deux a un contrat d’assurance-vie. L’encours est passé de 680 à 1375 milliards euros de 2001 à 2011, un doublement en 10 ans.

Depuis 2004, la collecte a toujours été supérieure à 100 milliards d’euros avec un pic de 140 milliards d’euros en 2006.

Chaque année, les Français épargnent entre 15 et 17 % de leur revenu disponible bru soit autour de 200 milliards d’euros. La moitié est consacrée aux remboursements d’emprunts immobiliers. De ce fait le développement de l’assurance-vie s’est réalisé également par transferts au sein de l’épargne (actions, titre non cotés, plan d’épargne logement….

Un contexte compliqué

La décrue de la collecte de l’assurance-vie est liée au contexte économique et financier qui conduit les épargnants à opter pour l’épargne liquide. La collecte sur le Livret A a été positive de plus de 15 milliards d’euros depuis le début de l’année. Pour l’ensemble des livrets d’épargne, le solde est positif de 23 milliards d’euros depuis le début de l’année.

Les banques afin d’améliorer leurs ratios de solvabilité incitent leurs clients à placer leurs disponibilités sur des comptes sur livret. A cette fin, elles proposent des taux promotionnels attractifs sur quelques mois. Néanmoins, la fiscalité de ces produits (à l’exception des livrets défiscalisés) est peu compétitive par rapport à l’assurance-vie.

La baisse de rendement des fonds euros explique également la décrue de la collecte.

Les épargnants continuent à acquérir des biens immobiliers mais compte tenu du durcissement des conditions d’accès au crédit, ils doivent accroitre leurs apports personnels en puisant dans leur épargne financière. Malgré le niveau de prix et le faible rendement de l’investissement locatif, les Français parient toujours sur l’immobilier comme valeur refuge.

Un produit mature

L’augmentation des prestations (rachats et arrivées à échéance) s’explique par la maturité du produit (une majorité de contrats a plus de 8 ans), par le contexte économique et financier et par voie de conséquence par des arbitrages entre les différents placements.

Les menaces sur la fiscalité peuvent également jouer au détriment de l’assurance-vie même si bizarrement les épargnants arbitrent en faveur de produits dont la fiscalité sera alourdie au mois de janvier avec le passage du taux de prélèvement libératoire de 19 ç 24 % quand l’assurance-vie n’est pas concernée.

Il n’y a pas une crise de l’assurance-vie, il y a simplement une pause et un repositionnement de ce produit dont la croissance avait été forte depuis plus de 10 ans. L’arrivée des baby-boomers qui avaient plébiscités ce produit n’explique pas le retournement constaté depuis deux mois dont la nature est essentiellement conjoncturelle. En effet, les Français sont épargnants nets jusqu’à 70/75 ans. En outre, les baby-boomers ont des pensions supérieures à leurs aînés. En revanche, il est logique que dans les prochaines années, avec le vieillissement de la population, les rachats progressent avec la préparation des successions et leur liquidation ainsi qu’avec la nécessité de la prise en charge de la dépendance.

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