La Chine ne tombera pas toute seule

18/09/2015, classé dans

La Chine tombera-t-elle toute seule ?

Le ralentissement de la Chine et des pays émergents génèrent une série de conséquences pour les autres pays. En effet, l’intégration économique et financière entraîne des réactions en chaîne. Les différents Etats ou zones économiques ne sont pas impactés de la même façon. Les principales victimes de la diminution de la croissance des pays émergents d’Asie sont les pays émergents d’Asie eux-mêmes, le Japon et la Russie ainsi que l’Australie. Arrivent ensuite, presque à égalité la zone euro et les Etats-Unis.

Le ralentissement des émergents qui s’accompagne d’une dépréciation de leur monnaie devrait peser sur les importations. Or, l’Europe exporte plus que les Etats-Unis et devrait être donc plus pénalisée. Le poids des émergents et de la Chine dans les exportations est, en effet, deux fois plus élevé dans la zone euro qu’aux Etats-Unis. Cette situation prévaut également pour les importations des pays producteurs d’énergie et de matières premières. Le recul de la croissance dans les pays émergents et en Chine a conduit à un recul de la consommation mondiale de matières premières et à un recul des prix des matières premières. L’Europe tire davantage profit que les Etats-Unis de cette baisse des cours d’autant plus que pour ces derniers, la chute des coûts du pétrole induit une contraction de l’investissement du secteur de l’énergie.

La situation des pays d’Amérique Latine est assez contrastée. Le Brésil qui exporte beaucoup en Chine serait pénalisé. Les pays exportateurs de pétrole comme la Colombie ou le Venezuela sont impactés par la chute des cours du pétrole. L’Argentine ou le Chili peuvent tirer profit de la baisse des cours de l’énergie mais sont touchés par la diminution des prix des produits alimentaires ou de ceux des matières premières (cuivre par exemple). La perte de croissance est évaluée à un quart de point au Brésil à près de 0,75 point au Japon. Pour l’Europe, la croissance serait amputée en 2016 et 2017 de près de 0,3 point.

Au niveau financier, l’inversion des flux de capitaux profite davantage aux Etats-Unis. L’éventuel relèvement des taux d’intérêt et la bonne tenue de la croissance américaine entraînent des transferts de capitaux quand l’Europe pâtit de son manque d’unité et des tensions à ses frontières ainsi que du problème grec. Le marché « actions » est, dans ces conditions, sur moyenne période, mieux orienté aux Etats-Unis qu’en Europe.

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